Destination durable : une mise en œuvre forcément collective

mardi 8 novembre 2016 Actus du réseau France Territoires - Destinations Territoires et destinations
Destination durable : une mise en œuvre forcément collective
TweetChat Tourisme Durable #TDTC : Tourisme Durable & Engagement des Territoires avec le CDT Destination Gers

Un mardi sur deux, ATD organise un chat’ thématique sur Twitter avec des invités spéciaux. Le 8 novembre, il a été abordé la question de l’engagement des territoires.

Accompagnés de différents intervenants, le  Comité Départemental du Tourisme du Gers  et le  Comité Régional du Tourisme de Bretagne  ont témoigné de leur démarche et des actions qu'ils entreprennent avec les acteurs locaux en termes de développement durable.

L’enjeu pour une destination reste d’attirer toujours plus de visiteurs tout en gardant à l’esprit que le tourisme doit être un facteur de développement et non une activité nuisible.

 

Comment un territoire définit-il sa stratégie de tourisme durable ?

Afin de définir une stratégie de développement durable viable, il est primordial de travailler en collaboration avec les acteurs du tourisme mais aussi idéalement avec les associations et les industries   [TerredesSames]. La sensibilité des élus et la mise en place d'un partenariat avec un organisme leader  sur ces questions sont des leviers de mise en place d'une stratégie territoriale durable forte. [CRT Bretagne]

Le tourisme durable est une démarche collective qui doit être portée par les institutionnels dans l’élaboration de leur stratégie de développement ; à l’instar du schéma de développement touristique 2017-2022 de la Ville de Paris qui promet de « Cultiver un tourisme durable ».  

Au-delà de la promesse, il s’agit pour les territoires de diffuser les valeurs au travers d’actions pédagogiques et des campagnes de communication fortes pour sensibiliser professionnels et visiteurs. Surtout, il s’agit de donner les outils pour réagir, dans un contexte environnemental et social (o)pressant.

Le CDT Gers  nous donne les différentes étapes de la construction de sa politique de développement durable :

  • Il est essentiel de définir son positionnement  en analysant les composantes du territoire : hébergements et restaurants, activités, sites naturels et culturels et l’accessibilité de la destination. Ainsi, le CDT Gers  s’identifie comme une destination rurale.
  • Il faut qualifier l'offre  et segmenter la clientèle. Dans le Gers, la promotion du « slow tourisme » s’organise autour de la valorisation des savoir-faire. En ce sens, le CDT a créé TerraGers, une plateforme qui regroupe et valorise les acteurs gersois engagés  à travers différentes catégorie : la nature, la découverte, la gastronomie et le bien-être. De quoi satisfaire toutes les typologies de voyageurs !

Cette stratégie de segmentation par affinités existe aussi en Bretagne avec le Club Voyagez-Responsable. Dans les deux cas, les institutions remplissent leur rôle : valoriser les professionnels engagés et faciliter la lisibilité de l’offre responsable pour les visiteurs. 

 

Quelles sont les actions types mises en place par un territoire engagé ?

A toutes les échelles territoriales, des actions en termes de développement durable sont portées par les institutions. Nos invités nous donnent quelques exemples.

Dans le Gers, la marque TerraGers est soutenue par le contrat SPôTT dont l’objectif est de valoriser et structurer les offres  de proximité. D’autre part, les Stations Vertes  sont accompagnées par un dispositif permettant de qualifier leur offre  et de définir un plan d’actions : le référentiel de progrès. Cet outil d’autodiagnostic évalue la qualité de la mise en valeur du label  dans les stations, les aménagements  et les démarches  en matière d’écotourisme qui en découlent. En ce sens, l'itinérance douce est privilégiée pour accéder aux stations avec la création de circuits pour vélo à assistance électrique .

En Bretagne, le tourisme durable est intégré dans le SCOT   (Schémas de Cohérence Territoriale), un plan d’actions établi sur le  long terme. Il figure également dans les Plans climats, dont le but est d’assurer une cohérence et une synergie entre les démarches de lutte contre le réchauffement climatique.  D’autres projets tels que "En Bretagne sans ma voiture" sont portés par le Comité Régional du Tourisme et le Conseil Régional de Bretagne, avec l'ensemble des acteurs du tourisme et de la mobilité

Terre des Sames, agence francophone basée en Laponie nous donne l’exemple de la Suède. L'Office du Tourisme de la ville de Kiruna s'investit dans le développement durable en travaillant avec les professionnels du secteurs tels que Swedavia, un réseau d'aéroport qui travaille en faveur de l'utilisation de biocarburant.

 

Quelles sont les démarches D'ACCOMPAGNEMENT des professionnels ?

Afin de mener à bien leur démarche de transition écologique et/ou sociale, les acteurs locaux peuvent avoir besoin du soutien des institutionnels. Il s’opère tout au long de la mise en oeuvre du projet : de son lancement à son suivi en passant par sa concrétisation. Cela se traduit par desformations sur des thèmes spécifiques : communication numérique et community management[CDT Gers], achats responsable, éco mobilité, gestion des déchets, efficacité énergétique, etc.[CRT Bretagne].Desoutils d’informationstels que des supports web ou print peuvent être mis à leur disposition.

Les rencontres professionnelles telles que les salons et les éductours permettent de se rencontrer et d'échanger sur leur activité, leur démarche et leur problématique. En ce sens, le CDT organise plusieurs ateliersTerraGersdélocalisés sur tout le département. Le CRT de Bretagne quant à lui, co-organise la deuxième édition des Universités du Tourisme Durable d’ATD, un événement qui rassemble plus d'une centaine de professionnels engagés sur ces questions.

Enfin, un suivi doit être assuré par les institutionnels afin que les projets se développent et se pérennise. Il est également important de souligner que les acteurs publics peuvent apporter unsoutien financieraux professionnels de leur territoire.

 

Quel est le rôle des territoires en termes de sensibilisation des voyageurs ?

Les territoires ont un rôle majeur   dans la sensibilisation des voyageurs, ils doivent apporter des informations et des explications  supplémentaires et être initiateurs d'idées et porteur de projet   [TerredesSames]. 

Toujours dans l’idée que la mutualisation des ressources est un élément clé de succès, travailler avec des éducateurs à l'environnement et des associations qui valorisent la destination est un vecteur de développement car ils peuvent apporter une vision différente et complémentaire [Les Globe-Blogueurs]

Pour mobiliser les touristes la communication  est essentielle, il faut véhiculer les notions de savoir-faire, la culture locale, l'art de vivre traditionnel   par le biais de leurs outils de promotion   [CDT Gers]. C’est le rôle du Passeport Vert, une initiative du programme des Nations Unies pour l'environnement qui est adoptée par différentes régions françaises et a pour objectif d'engager les voyageurs   afin qu'ils contribuent au développement durable en adoptant des choix de vacances responsables   [CRT Bretagne]

Enfin, la sensibilisation  doit être portée sur des thématiques spécifiques  telles que la mobilité douce et les circuits courts [Sara Duong]  via des activités ludiques qui vont participer à la diffusion de l’information. La start-up Canibal par exemple, propose des machines de recyclage qui échangent les déchets avec des bons de réductions valable chez les prestataires locaux. Cette expérimentation a été réalisé par le groupe Pierre & Vacances et peut-être dupliquée au sein des collectivités.

 

"Smart City", l'avenir du tourisme durable ?

Le terme de "smart city" représente une ville utilisant les technologies de l'information et de la communication  (TIC) pour accroître la qualité de ses services. Ce concept désigne un type de développement urbain capable de répondre à l'évolution ou l'émergence des besoins des institutions, des entreprises et des citoyens sur le plan économique, social et environnemental. 

A l’aire de l’hyper connexion, le numérique et le digital accélèrent la prise de contact et la communication avec les voyageurs  [CRT Bretagne]. Ils favorisent l’attractivité des destinations de "campagne"  en attirant, s’ils sont innovants, les touristes urbains. Il serait donc logique d’envisager le concept de "smart country" [CDT Gers]. En effet, l’hyper personnalisation est très recherchée et encore rare en France [CRT Bretagne]

Aujourd’hui, le digital  doit œuvrer au service du développement durable  via des outils de sensibilisation et des applications. Bien sûr, son utilisation est à modérer  et à nuancer car il consomme beaucoup d’énergie  ce qui n’est pas favorable pour l’impact environnemental local. Une réflexion doit donc être menée sur les énergies durables pour les Data Center [TerredesSames].

 

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