Quel bilan et quel avenir pour la licence professionnelle tourisme économie solidaire ?

lundi 13 novembre 2017 Actus membres Communication - Sensibilisation Edition et médias
Quel bilan et quel avenir pour la licence professionnelle to ...

Cette interview fait suite à une série d'articles paru sur Voyageons-autrement.com présentant en détail les enjeux et la vie de la licence professionnelle tourisme et économie solidaire de l’université d’Avignon. Quelle est sa place aujourd’hui ? Quels retours ? Et comment les enseignants et professionnels assurant son fonctionnement voient son avenir ?

L’occasion de faire le point avec Laurent Arcuset, responsable pédagogique, et d’avoir l’avis d’un ancien étudiant sur l’après licence.  En ces temps de rentrée, nous vous invitons à prendre place sur les bancs de la vénérable université Sainte Marthe et vous plonger avec délice dans un monde en ébullition et en créativité permanente : celui de la LPTES.

Toujours beaucoup d’empathie entre anciens pour les nouveaux étudiants : une constante régénératrice

 

Laurent Arcuset, 9 ans après sa création, comment se porte la licence professionnelle ?

“Il y a toujours plus de candidats d’années en années, un bon mélange entre de jeunes étudiants en poursuite d’études et des personnes en reconversion professionnelle. Il y a aussi chaque année de plus en plus d’étudiants étrangers : l’an dernier une Malgache et un Birman ont brillamment réussi et pour la présente promotion la richesse culturelle s’étendra avec la présence d’étudiantes et étudiants venant d’Algérie, du Bénin, de Madagascar ou encore du Maroc. La formation commence à avoir une renommée internationale intéressante. Une des forces de la formation, c’est justement une variété de profils et d’expériences dont toutes et tous profitent. On pensait qu’une émulation allait naitre sur le pays après la création de la LPTES, que d’autres formations allaient naitre, or on reste quasiment seul sur ce type de formation. Cela pose des questions tout de même sur les ambitions du tourisme social et solidaire en France.”

Que deviennent les étudiants diplômés ?

“Là aussi, on a une chance, c’est que les étudiants forment un réseau fort et soudé ce qui fait que l’on arrive à garder des contacts privilégiés avec beaucoup d’entre eux. Certains poursuivent en master, d’autres se retrouvent malheureusement en recherche d’emploi.  Mais très nombreux sont celles et ceux qui profitent de la formation pour s’ouvrir à de nouveaux projets. Ainsi les aspirations peuvent être très différentes. L’envie de voyage, d’aller voir ailleurs, d’aller chercher d’autres expériences s’expriment souvent. Il y a toujours une volonté de mixer une vie agréable à de l’utilité. On a des gens ouverts, conscients et ayant la volonté de concilier vie privée et professionnelle de la meilleure façon qui soit. Il y a dans un premier temps pas mal de boulots transitoires, puis petit à petit chacun trouve sa place. Nous souhaiterions que les acteurs du tourisme durable, du tourisme social fassent confiance à nos anciens étudiants diplômés. Ce sont des gens compétents, formés et très dévoués. Le tourisme social a notamment besoin de nouvelles compétences pour rebondir et avancer. La balle est dans le camp des acteurs.”

Parlons d’ores et déjà de la rentrée suivante ?

“Oui, la licence va évoluer de façon spectaculaire l’année prochaine, pour son 10ème anniversaire, puisqu'elle deviendra accessible via l’apprentissage. Nous étions déjà dans un processus axé sur la vie professionnelle (stage, projet tuteuré, intervention de nombreux socios-professionnels) mais là, on va encore renforcer cet aspect. Faciliter l’insertion professionnelle en se rapprochant du secteur du tourisme social et en créant un partenariat avec l’UNAT (Union Nationale des Associations de Tourisme), l’UNAT qui nous soutient depuis le début. Ce virage apprentissage permettra aux étudiants de travailler comme directeur adjoint de structures, d’aller aussi en agence. Ils seront à même de gravir les échelons dans l’entreprise. Cette évolution va de pair avec tout ce qui'il y a de positif autour de cette formation atypique : l’attachement des anciens, la création et l’animation d’un réseau fort qui permet l’ouverture d’un champ des possibles réjouissant, la fidélité d’une équipe pédagogique qui a peu évolué depuis ses débuts ou encore les regards du monde universitaire qui ont évolué et nous prennent au sérieux. Des signes encourageants qu’il faut mettre en avant.”

 

Organiser, se dépasser montrer ses capacités : la LPTES permet de se sublimer (© Florent Pannuti)

 

JULIEN DUFOUR, DIPLÔMÉ EN 2014, REVIENT SUR LES QUALITÉS DE LA FORMATION ET ÉVOQUE AUSSI LES CHANGEMENTS ANNONCÉS, QUI FONT RÉSONANCE AVEC SON TRÈS BEAU PARCOURS PROFESSIONNEL.

 

Entraide, projets solidaires, la LPTES crée une dynamique très forte, pendant et après le passage en Avignon (© Florent Pannuti)

Directeur de l’hôtel du château de Roussan, situé à Saint Rémy de Provence, on peut dire que Julien a bien vécu et a pleinement profité de ce qu’il a appris de son année avignonnaise. “J’avais déjà une certaine expérience du travail, notamment dans l’hôtellerie, la licence m’a permis surtout d’être en adéquation avec mes valeurs. Cette formation permet de mettre des mots sur une certaine idée de pensée. Elle offre une autre approche du monde du tourisme, et les formateurs, tous aguerris et expérimentés, sont tournés vers du concret. On sort de la LPTES avec une boite à outils assez exceptionnelle qui, derrière nous, sert sur le terrain de façon efficace. Evidemment, on y rencontre des personnes exceptionnelles, que ce soit chez les étudiants, intervenants, professeurs, on crée un réseau interactif fort.

Pour ce qui concerne l’évolution vers l’apprentissage je n’y vois que du positif, à la seule condition, mais elle est importante, que les étudiants puissent bien en amont identifier leurs souhaits, qu’ils puissent bien se positionner. Il y a un risque avec l’étudiant un peu hésitant qui va partir dans un projet qui ne sera pas forcément le sien.

Pour trouver un emploi après son diplôme, je pense qu’il faut être patient, combatif et surtout bien cibler ses entreprises.”

 

Souhaitons une belle année à la nouvelle promotion qui vient d’arriver, une année pleine de découvertes, de rêves et d’utopies à concrétiser. Longue vie à la LPTES !

 

Guillaume Chassagnon pour www.voyageons-autrement.com
 
En savoir plus

En images

<
  
>