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Face à la fonte de l'or blanc, le Vercors trace des pistes vertes.
Au cours des cinquante dernières années, la hauteur de neige a diminué de 25% dans le massif du Vercors, réduisant d’autant le nombre de jours d’enneigement exploitables. Or, les investissements dans le tourisme des sports de neige ont pris, là comme ailleurs en montagne, une importance énorme. 80 à 90% du budget investissement économique des collectivités du massif étaient consacrés à la neige. Les dernières saisons ont aussi vu diminuer le nombre de skieurs. Les équipements, toujours nouveaux, sont donc devenus de moins en moins rentables…
Analyser rigoureusement la situation
Devant une situation qui risquait de mener le territoire à la catastrophe, les services du parc naturel régional ont analysé les retours des offices de tourisme de chaque communauté de communes. Ils ont mené une vaste étude de positionnement, et ont travaillé avec des chercheurs de l'Institut national de recherche en sciences et technologie pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA) qui les mettent en garde sur un enneigement naturel de plus en plus aléatoire d'ici 15 ans sur les pistes du Vercors. Une étudiante de Sciences Po Grenoble a conduit une thèse sur les observatoires touristiques du massif du Vercors.
Observer ce qui se fait ailleurs…
Le PNR a ensuite proposé des voyages d’études aux élus locaux pour qu’ils puissent comparer leur situation avec celles d’autres régions montagnardes, favorisant ainsi de nombreuses rencontres entre les élus et les socio-professionnels du territoire.
Ils se sont finalement aperçus que les besoins de la clientèle évoluaient de plus en plus vite, aussi bien au niveau de la durée des séjours que des demandes de services ; il fallait donc travailler prioritairement à l’adaptabilité de l’offre touristique, à l’"agilité" économique du Vercors.… pour rester soi en devenant économiquement "agile"
La solution ne consiste donc pas à abandonner les sports de neige, mais à réduire la dépendance du territoire à la neige en développant des activités en toutes saisons, et sur tous les thèmes possibles, pour valoriser l’attractivité du territoire.
Une marque de destination, "Inspiration Vercors" a été imaginée et déclinée, elle est en cours d'installation.Travailler ensemble en regroupant ses moyens
Jusqu'à présent, chaque secteur du parc, finançait des actions de promotion touristiques de son côté, ce qui, aux yeux du chargé de mission Diversification touristique au PNR du Vercors, Didier Lalande, posait des problèmes de lisibilité évidents.
Désormais, les acteurs regroupent leurs moyens ainsi que leurs vecteurs de communication et de promotion touristique. Plus de moyens et d'ingénierie sont investis dans de nouvelles activités, "pas seulement dans des vélos à la place des skis", mais plutôt dans des activités porteuses comme, le trail, le VTT à assistance électrique, la marche nordique. Ou encore le développement d'activités culturelles comme les festivals de musique ou du cinéma de montagne, mais aussi la reconversion de friche touristiques comme à Autrans avec le projet de centre international des arts culinaires. Enfin, chaque station s'implique dans une rationalisation des plans de damage et du kilométrage de pistes et dans des équipements de neige de culture mesurés, moins gourmands en eau et en énergie.Miser sur les résidents permanents pour réduire la saisonnalité des activités
L’analyse du terrain par le PNR a également aidé les collectivités à prendre conscience des besoins des résidents permanents du territoire qui sont aussi consommateurs, toute l’année, des possibilités offertes. Par exemple, un important magasin spécialisé dans les sports de pleine nature fonctionne essentiellement avec les gens du cru, les touristes se fournissant plutôt au pied des pistes. S’adresser aussi aux résidents permanents, c’est donc abolir en partie la saisonnalité des activités. La démarche de diversification touristique peut ainsi devenir une démarche de développement économique durable globale.
Vélo électrique et produits locaux
Cela a conduit les communes du Vercors Nord à aménager un itinéraire de déplacement doux en site propre, l’utilisation du vélo électrique étant en train d’exploser littéralement sur le plateau du Vercors comme ailleurs. De même, de plus en plus d’agriculteurs, s’aperçoivent que les produits locaux et les circuits courts rencontrent un succès grandissant auprès des visiteurs comme des résidents.
Pour le chargé de mission diversification touristique au PNR du Vercors, les parcs naturels régionaux, qui arriveront à la fois à mobiliser les différents acteurs locaux et convaincre les élus à l’échelle qui convient, resteront les instances locales les mieux placées pour accompagner ces territoires spécifiques dans leur nécessaire mutation.L'Ardenne veut devenir leader en tourisme durable
Le temps du chacun pour soi, sur le territoire ardennais, est révolu. A l’heure où n’importe quelle région du monde se trouve désormais une vocation touristique, des opérateurs touristiques français, belges et luxembourgeois se sont regroupés pour travailler en réseau au-delà des frontières et ainsi s’offrir une visibilité commune et densifier leur offre.
«Dès 2006, ce souhait avait émergé au sein de l’Union départementale des offices du tourisme des Ardennes, mais il a fallu attendre 2010 pour enclencher le mécanisme», souligne René Collin, le ministre wallon du tourisme et de la Grande Région. «Le groupement d’intérêt économique «Destination Ardenne» a été mis en place en mai 2014. »
Si, à l’origine, l’idée vient des élus et des opérateurs touristiques, il est impératif, selon le ministre wallon, que le secteur privé s’approprie la démarche. «Les producteurs, entrepreneurs, hébergeurs, restaurateurs ou partenaires d’une structure touristique: tout le monde est concerné», affirme-t-il.
«Actuellement, environ 400 personnes ou structures ont adhéré au concept, mais il en faut bien plus. Le nombre d’acteurs potentiels, tous secteurs confondus, se compte, en effet, par milliers.» Du personnel a pu être engagé grâce aux subsides européens. Sa mission consistera à sensibiliser tous ces privés afin qu’ils s’affichent et valorisent ensemble leur territoire étant entendu que chacun doit garder ses spécificités. Le programme européen «Agreta» a été mis en place avec l’objectif de booster le travail en synergie.
«Ce projet a l’ambition de faire de l’Ardenne transfrontalière, dans les trois ou quatre ans, une destination leader en tourisme durable», commente René Collin. Dans ce contexte, quatre parcs naturels des provinces belges de Liège et de Luxembourg viennent de s’allier à l’Office du Tourisme des Ardennes Luxembourgeoises (ORTAL), implanté à Vianden, afin d’encourager un tourisme plus durable dans le poumon vert de l’Europe.
Un tourisme plus respectueux de l’environnement
Un tourisme plus respectueux de l’environnement sera favorisé à travers trois grandes actions. Tout d’abord, «Agreta» accompagnera soixante hébergements touristiques tels que gîtes, hôtels, campings ou encore chambres d’hôtes, implantés de part et d’autre de la frontière, dans leur projet de réduire leur empreinte écologique. Différentes mesures, comme consommer moins d’eau et d’énergie, privilégier les producteurs locaux ou encore favoriser la biodiversité dans leur jardin leur seront proposées.
Ensuite, il est prévu de mettre du matériel didactique à la disposition des touristes séjournant dans ces hébergements. Outre des conseils humoristiques, une malle d’activités «nature» sera proposée aux familles afin de partir à la découverte des environs de l’hébergement. Enfin, les quatre parcs naturels et «l’ORTAL» ont pour ambition de promouvoir la mobilité douce en Ardenne en créant un itinéraire équestre entre la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg. Ainsi, un nouveau type de clientèle sera attiré par la destination «Ardenne».
Hello Kitty, ambassadrice du tourisme durable
Hello Kitty, personnage le plus populaire de Sanrio, vient d'être désigné ambassadrice spéciale de l'année internationale du tourisme durable, par la très sérieuse Organisation mondiale du tourisme (OMT).
Les Nations Unies ont décrété 2017, comme étant l'année du tourisme durable pour le développement. Elles ont logiquement choisi l'OMT pour en «orchestrer la célébration».Pour faire passer ses messages à un public le plus large possible, l'OMT a jeté son dévolu sur Hello Kitty, qui a su attirer en plus de 40 ans des fans du monde entier, jeunes comme moins jeunes. Aux termes d'un accord signé entre Sanrio et l'OMT, Hello Kitty a donc une nouvelle mission: expliquer comment le tourisme peut contribuer à la réalisation d'objectifs de développement durable.
Impacts sociaux et économiques : Un tourisme durable est «un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l'environnement et des communautés d'accueil», écrit l'OMT.
L'enjeu est de taille, à l'heure où les voyages se multiplient. En effet, ne serait-ce qu'entre janvier et août, les arrivées de visiteurs internationaux ont dépassé les 900 millions dans le monde.
Une vidéo de la célèbre mascotte a déjà été montrée à l'aéroport de Narita, au Japon. À sa façon, Hello Kitty incarne une nouvelle campagne, dont le slogan est «Voyage. Apprécie. Respecte». «Voyager ouvre les cœurs et les esprits et nous fait voir ce qui nous unit», déclare la mascotte dans cette vidéo, qui a vocation à être diffusée plus largement sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux.
Apparue au Japon en 1974, Hello Kitty compte plus de 50 000 produits à sa marque, dans plus de 130 pays. Il existe des restaurants Hello Kitty, des avions à son effigie, et des fans clubs aux quatre coins de la planète.
QUELLE PLACE POUR LA FEMME DANS LE TOURISME ?
TWITTER CHAT #TDTC « LES FEMMES ET LE TOURISME DURABLE »1. Quel état des lieux peut-on faire de la place des femmes dans le secteur du tourisme ?
D’après le baromètre de l’association Femmes du Tourisme Durable, le secteur est largement dominé par les femmes puisqu’elles sont 80%, soit 2/3 des salariés du secteur [Femmes du Tourisme][ATES]. En effet, la majorité des candidats répondants aux annonces d’emploi sont des candidates [Eugénie et Bérangère]. Cela se reflète déjà dans les écoles où elles sont en nombre supérieur [Sara Duong]. Un choix qui peut être dû à une sensibilité humaine et une capacité à être polyvalente [Eugénie et Bérangère][Viviane de Beaufort]. Le tourisme apparaît donc comme une opportunité pour elles d’entreprendre [ATES].
Mais des recherches montrent qu’elles subissent de fortes stéréotypisations des emplois du secteur où elles occupent plus souvent des postes d’accueil ou de femmes de ménage là où les hommes vont être guides ou managers [ATES]. Le baromètre indique également que 13% seulement des femmes sont cadres et parmi elles 55% estiment que leur entreprise favorise l'égalité professionnelle et la mixité. En sachant qu’une réelle politique de diversité est généralement mise en place dans des grandes entreprises privées ou publiques [Femmes du Tourisme]. Trop peu d’entre elles occupent des postes de direction où elles sont minoritaires [Sara Duong][Voy’Agir]. Une situation injuste renforcée par des inégalités salariales et des emplois plus précaires et informels. Sans oublier qu’elles sont encore très souvent victimes de violences [ATES]. Des constats identiques aux autres secteurs où la femme peine à monter les marches du pouvoir [Viviane de Beaufort]. Même dans ceux où elles sont en plus grand nombre elles font face à ce même plafond de verre, qui en dit long sur la situation des femmes de façon générale [Voy’Agir].
2. Pourquoi la parité homme/femme est-elle un enjeu du tourisme durable ? Pour vous, est-ce prioritaire ?
Le tourisme durable par définition est un tourisme qui lutte contre les inégalités, qu'elles soient territoriales (circuits hors des sentiers battus) ou sociales (vacances pour tous, accessibilité, égalité homme/femme) [Sara Duong]. Autrement dit, le tourisme durable, plus particulièrement sous sa forme équitable et solidaire, est « pour » l’égalité et défend une vision inclusive [Gwenaël Le Nohaïc][ATES]. La parité entre les hommes et les femmes et l’accompagnement de ces dernières vers plus d’autonomie sont des questions d’équité et de justice, axes centraux du développement durable [Voy’Agir][ATES]. Dans certains pays, c’est même une priorité [Voy’Agir].
Les valeurs que défend le tourisme durable font parties des enjeux fondamentaux d’aujourd’hui, portées par la sensibilité des femmes et des millenials ou « GENY- Avenir ». Des travaux américains, réalisés dans 8000 entreprises de tous secteurs, ont en effet démontré que les femmes dirigeantes font des choix stratégiques plus responsables avec une approche pérenne et plus éthique (comme la mise en place d’une RSE). Elles ont des objectifs de croissance durable, priorisent les relations humaines et s’appuient sur un modèle de management collectif. Les femmes sont donc plus disposées à développer un tourisme durable [Viviane de Beaufort][ATES]. On remarque par exemple qu’elles sont au cœur de nombreux projets liés au développement durable des activités : la gestion de l’eau, la protection de l’environnement, la préservation des cultures, etc [ATES]. D’ailleurs, l’égalité des genres est un des 17 objectifs mondiaux de développement durable (ODD) portés par l’ONU, par conséquent un objectif central du tourisme durable [Voy’Agir].
3. Comment les acteurs du tourisme peuvent-ils agir pour l'équité homme/femme en France ? Avez-vous des exemples de bonnes pratiques ?
Il existe un grand nombre de façons d’agir pour l’équité homme/femme, dont certaines sont très simples : l’écoute mutuelle, le respect, la créativité et l’instauration d’actions collectives au sein d’une équipe composée de femmes et d’hommes, tous à égalité sans exception [Double Sens][ATES].
Certaines entreprises font le choix de valoriser le travail des femmes dans des milieux généralement réservés aux hommes, comme le croisiériste Ponant avec son action « Femmes à la barre » [Sara Duong]. D’autres liées par des objectifs RSE, comme au sein du groupe Accor, agissent par la mise en place d’une politique responsable active sur le recrutement, l’accès à la formation, les congés maternité, l’accès aux comités de direction et conseil d’administration, l’égalité salariale et professionnelle de façon générale [Viviane de Beaufort][ATES]. ATD, que ce soit pour l’invitation des intervenants aux conférences des Universités du Tourisme Durable et la composition du jury des Palmes, s’est aussi engagée à respecter la parité [Sara Duong]. Tout comme le jury d’Entreprendre au Féminin à l’ESSEC est composé de 2/3 de femmes [Viviane de Beaufort].
Agir pour l’égalité homme/femme c’est aussi changer les idées préconçues et reconsidérer sa communication. Que penser de certains supports de communication indiquant à la femme le rôle qu’elle devrait tenir [Voy’Agir] ?
4. Quelles solutions existent pour accompagner et renforcer la place de la femme dans l'entreprenariat touristique ?
Avant tout, les mentalités doivent changer et l’altérité acceptée. Nos différences sont une force, notamment dans l’entreprenariat. Nos points de vue et façons d’être sont tout autant complémentaires et apportent une vraie valeur ajoutée aux projets. Il faut reconnaître cette variété : lors de concours par exemple, ne pas s’attendre à un même comportement que le candidat soit une femme ou un homme [Viviane de Beaufort][Voy’Agir].
Les femmes font face à plus de barrières et de difficultés à entreprendre. Le mouvement équitable a abordé le sujet dans ses universités d’automne à travers la difficulté à se financer. Les banques sont plus exigeantes avec les femmes que les hommes. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est les aider à avoir accès au financement : microfinance, formations, réseaux … Plus généralement, elles ont besoin d’accompagnement [ATES]. Là où le sens de la compétition stimule les hommes, les femmes le perçoivent comme un rejet possible. Dans ce cas, il faut les aider à s’affirmer et à gagner en assurance [Viviane de Beaufort].
Pour cela, des solutions sont proposées. Elles peuvent s’adresser à des structures institutionnelles comme l’APST ou les Entreprises du Voyage (anciennement SNAV) et l’association Femmes du Tourisme. On voit encore très peu de femmes candidates pour être accompagnées par l’incubateur Welcome City Lab [Femmes du Tourisme]. D’autres structures, non spécifiques au tourisme peuvent les aider comme Créatrices d’Avenir [Eugénie et Bérangère]. Il y a également le réseau Club Génération Startuppeuses. A travers des ateliers et grâce à des outils (comme Wirate, LinkedIn, Whatsapp), les jeunes femmes entrepreneures peuvent demander conseil à une communauté d’expertes bénévoles pour développer leur projet (4 startups sur 24 sont dans le tourisme durable) [Viviane de Beaufort].
5. Quelles responsabilités ont les professionnels du tourisme à l’égard du rôle des femmes dans les pays en voie de développement où les traditions et le mode de vie diffèrent ?
Le tourisme représente une véritable opportunité pour renforcer la place des femmes dans les pays en voie de développement. En tant que voyageurs ou voyagistes, nous avons tous notre part de responsabilité (lutte contre la prostitution, le travail des enfants …) mais attention de ne pas colporter notre vision française de la parité. La volonté doit tout d’abord venir des femmes et ne pas être imposée. Les pratiques doivent être acceptables, réalisées avec pédagogie, et le regard respectueux. Le but étant de les soutenir à travers le tourisme et non pas l’inverse [ATES][Viviane de Beaufort][Voy’Agir].
Les entreprises du voyage ont tout d’abord pour mission d’informer les voyageurs (ou voy’acteurs) aux règles et usages à respecter. Puisque tous les pays sont différents, la création de chartes éthiques permet de sensibiliser au respect des traditions et des cultures [Viviane de Beaufort][Voy’Agir][Femmes du Tourisme]. L'égalité femme/homme est un élément important du label Garantie tourisme équitable et solidaire de l’ATES, dont l’objectif prochain sera de l’accentuer d’avantage [ATES].
Une autre responsabilité est de soutenir les actions et projets menés par et pour les femmes par la co-construction des séjours avec l’ensemble des parties prenantes. En particulier dans les zones rurales, le travail des femmes est très peu reconnu et encore moins rétribué. Le tourisme durable, plus spécifiquement équitable, valorise par exemple le logement chez l’habitant. Ainsi, les retombées sont locales et plus justes, permettant alors de rémunérer le travail domestique traditionnellement fait par les femmes (cuisine, accueil, …). Bénéficier d’un salaire leur permet à la fois d’être payées grâce à leur activité mais aussi de gagner de la valeur et une place plus importante dans la société. Les soutiens et le financement participent à leur émancipation [ATES][Voy’Agir][Pandora Travel]. D’ailleurs, l’entreprenariat féminin est souvent bien développé dans ces pays, comme c’est le cas au Nigéria (ventes, restauration de rue, artisanat, etc) [Femmes du Tourisme] . Ce qu’il faut, c’est l’encourager et favoriser la formalisation des activités. Ainsi, à travers leur soutien aux projets de développement, les voyages solidaires aident les femmes dans leur quotidien et leurs démarches d’entreprenariat : faciliter l’accès à l’eau potable, à l’éducation, à la microfinance, aux formations, etc. Les membres de l’ATES (tels Terres des Andes ou Rencontres au bout du monde) valorisent les projets et le savoir-faire des femmes dans leurs programmes : visites de coopératives de productrices, rencontre avec des groupements de femmes et des associations locales, etc [ATES]. Soieries du Mékong, Senteurs d'Angkor au Cambodge ou Sapa Sisters au Vietnam encouragent l’entreprenariat féminin [Pandora Travel]. Un exemple concret, Double Sens propose de devenir partenaire d’une entrepreneure sociale en soutenant un projet qui a du sens porté par une femme engagée [Double Sens]. Autre levier de financement, les plateformes de crowdfunding permettent de faire appel à la générosité des individus pour aider dans la construction et le développement de projets locaux [Viviane de Beaufort]. Babyloan offre par exemple la possibilité à chacun de prêter à des micro-entrepeneuses : 25 000 ont été soutenues dans le lancement de leur activité [ATES].
Pour plus d’informations, un dossier spécial égalité des genres présentant un état des lieux de la situation des femmes dans le tourisme a été publié par l’ATES.
Viviane de Beaufort recommande également quelques lectures : ses études "Femmes et Pouvoir : tabou ou nouveau modèle de gouvernance ?" réalisée avec le soutien de BOYDEN dans le cadre de Women Be European Board Ready et "Femmes et gouvernance d'entreprise : vers un nouveau modèle !" avec Lucy Summers. Et celle de Ioanna Boulouta "Hidden Connections : The Link between Board Gender Diversity and Corporate Social Performance".
Tourisme durable : comment travailler avec les influenceurs ?
Universités du Tourisme Durable 2017, le compte rendu de l'atelier n°5« On pense aussi à facturer notre bilan carbone » Jules Bloseur et Maryne Arbouys
Nous avons créé Explore le monde il y a deux ans, pendant un séjour en Amérique du Sud en stop. Au retour du voyage, le blog avait pris un peu plus d’ampleur et on s’est dit que ce serait dommage de s’arrêter là. On a donc décidé d’orienter le blog sur la valorisation du tourisme durable, au travers d’initiatives locales, de projets solidaires en France et à l’étranger. Ce n’est pas toujours du tourisme durable mais il y a quand même un aspect social et écologique important.
Là où le journaliste analyse une situation, un pays ou un territoire, va apporter une information en rentrant dans le cœur du sujet, nous sommes plus sur le vécu, l’émotion, le ressenti, l’expérience. Je pense que le futur client va ressentir la même chose que nous. On apporte de l’information mais l’objectif est vraiment le ressenti. C’est la différence entre journalistes et bloggeurs, cela peut parfois créer des conflits alors que nous sommes plutôt complémentaires.
On s’est toujours donné l’obligation de respecter notre expérience et les partenaires avec lesquels on travaille écrira de toute façon les résultats, qu’ils soient positifs ou négatifs. C’est un choix propre à chaque blogueur. On travaille en ce moment sur une charte interne pour montrer les engagements moraux, éthique, qu’on prend et montrer que malgré le financement, les partenariats restent authentiques. On veut vraiment être transparent et on pense aussi à facturer le bilan carbone. Et en général, les destinations veulent que l’on continue de communiquer comme on l’a toujours fait. Il faut prendre à la fois en compte les besoins de la destination mais aussi le travail du blogueur, ce qu’il aime et ce que sa communauté est habituée à voir. Il nous est déjà arrivé de refuser des voyages qui ne nous correspondaient pas car on nous demandait de ne montrer que le bon côté des choses et ce n’était pas orienté vers le développement durable. Dans le voyage, il y a des blogueurs luxe, voyage en famille, féminins, le blog des séniors en vadrouille, il y a plein de profils différents. Et certains sont aussi capables d’apporter du contenu vidéo, photo qui peut être distribué en agence pour des catalogues, des affiches. Il faut voir le blog dans son ensemble pas que sur les réseaux sociaux.
On travaille sur la promotion des destinations mais on est aussi pro-actif sur la création de projets qui répondent à des problématiques sociales ou environnementales. En janvier, nous sommes partis en Norvège en stop depuis Montpellier pour parler des cétacés. Le projet nous a permis d’intervenir dans des écoles pour sensibiliser les jeunes. Plus récemment on a travaillé avec une association qui agit dans le sud de l’Inde pour favoriser l’accès à l’eau potable et à l’hygiène. Ils avaient créé un challenge sur les réseaux sociaux qui s’est ralenti depuis 1 an. On a donc lancé cet été un concours sur 3 semaines où tous les participants pouvaient gagner un voyage en Inde avec nous. L’association a réussi à augmenter sa communauté et cela a permis à 800 nouvelles personnes d’accéder à l’eau. Pour financer ce projet, on a proposé à nos partenaires de nous suivre et au-delà de la visibilité, on leur a proposé les droits sur un certain nombre de photos, vidéos…
Au sein de notre communauté, quand on parle de tourisme durable, il y a parfois le frein du « j’ai envie mais je ne sais pas comment faire » ou « c’est cher, c’est bobo ». À notre échelle, on essaie de le rendre un peu fun, cool, que tout le monde peut le faire entre pote, comme dans la web série Tous Acteurs du Tourisme Durable. On travaille aussi en ce moment sur un projet pour réunir quelques blogueurs sur un projet terre solidaire, dont l’idée est de mutualiser les communautés.
« 52% des français qui font des recherches sur le voyage, tombent sur un blog » Célia Tichadelle et Stanislas Lucien
Travel Insight est une agence de communication digitale pour les professionnels du tourisme privés et publics, créée en avril 2016. Il y a eu tout de suite pas mal de demande, ce qui fait qu’on est aujourd’hui une petite équipe de 8 personnes et on devrait recruter en 2018. On travaille avec des marques telles que Voyages SNCF, la République dominicaine…et de manière un peu plus institutionnelle, la République Tchèque. On les représente sur les réseaux sociaux mais aussi dans leurs relations avec les influenceurs. Pour rappel un blogueur n’est pas forcément un influenceur. L’influenceur influence, il a une très grosse communauté et très grosse visibilité sur ses contenus, il est vraiment expert de l’ensemble des réseaux sociaux et a une communauté forte et engagée sur snapchat, instagram, facebook et son propre blog. L’influenceur peut générer des réservations, des opinions auprès de son audience. Un blogueur touchera peut-être moins de personnes mais il peut devenir influenceur si sa communauté est suffisamment qualitative pour générer du business. Il y a deux indicateurs de performance à retenir (KPI) :
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Le ROI (retour sur investissement) : l’influenceur ou le blogueur poste une offre et on va regarder quel sera le plus efficace
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Le ROE (return on engagement) : par exemple quand on est une destination, on ne cherche pas forcément à créer beaucoup de business et de réservation…on cherche à avoir beaucoup de visibilité pour générer derrière des visites. Donc on parle de l’engagement qu’il va y avoir derrière les publications (nombre de likes, de commentaires, de partage...)
Aujourd’hui les blogueurs sont obligés de préciser si les vidéos qu’ils présentent sont sponsorisés. C’est à vous en tant que marque de faire un travail de veille et d’identifier le message que vous voulez envoyer à vos prospects et ensuite de vous cadrer avec le blogueur. En tant qu’agence, c’est notre travail de tout contractualiser. Le blogueur doit être intègre et préciser dans la vidéo « je pars à LA avec Travel by air France, je vais tester ci ou ça pour telle marque ». Il y a un blogueur qui demande pas mal à sa communauté ce qu’elle pense du produit. Si on prend l’exemple de Bruno Maltor, le plus gros influenceur voyage français, vous verrez dans ses contenus qu’il fait très attention à la manière dont il parle de la marque. Il ne travaille jamais avec des marques qui ne correspondent pas à sa communauté. Il a vraiment un positionnement 18-30 ans, donc cela ne sert à rien de proposer des produits de CSP +. S’il fait un voyage, il va prendre le train, dormir dans des hébergements accessibles à sa communauté. On travaille avec lui sur des missions pour la SNCF et son positionnement est le même. Il va nous dire « je ne vais pas en parler longtemps de la SNCF, 3 secondes vont suffire pour faire comprendre que pour aller à La Rochelle il faut prendre le train ». On est vraiment sur le côté E-influence. C’est un positionnement différent d’Alex Vizéo par exemple qui lui va montrer tous les avantages à choisir cette marque.
Quand on travaille pour une destination, elle va nous dire ses objectifs de communication (message authentique, évolution de la destination….). Il faut penser que lorsqu’un blogueur part en voyage, il n’est pas du tout en vacances, il travaille. La création de contenus prend énormément de temps. Toute la relation se construit en amont, rencontrer le blogueur, lui parler de la destination, penser ensemble le voyage…Par contre une marque du tourisme n’est pas du tout obligée de travailler avec un blogueur voyage, cela peut être avec blogueur porté sur le handicap, le lifestyle, le sport. Quand on réalise un blog trip (comme un voyage de presse pour les journalistes), il est même intéressant de diversifier pour pouvoir toucher une audience plus large. Attention quand même car le blog trip peut être une fausse bonne idée car vous allez faire venir des blogueurs gratuitement sur votre destination sans être sûr du retour que vous allez avoir. Cela peut vous coûter plus cher que de rémunérer un seul influenceur pour parler de vous. On ne mesure pas l’influence en nombre de followers mais plutôt sur la qualité de la communauté, si elle est active et engagée. SI vous avez envie de travailler avec des blogueurs, demandez-leur de rédiger simplement un plan de collaboration pour savoir ce qu’ils pourront vous apporter et évaluer leur niveau de professionnalisme.
À l’agence on a la particularité de toujours contractualiser pour tout échange marchandise ou monétaire avec les blogueurs ou influenceurs pour que chacun respecte sa part du marché. Les blogueurs avec qui l’on travaille aujourd’hui, ceux qui n’ont pas une grosse communauté mais qui produisent du contenu qu’on pourra utiliser sur les réseaux sociaux sont rémunérés entre 2000 et 4000€ par mission. Les gros influenceurs, c’est minimum 8000€ et cela peut aller jusqu’à 25 000€ pour une mission de 5-6 jour ; par contre sur ces 5 jours, on va toucher 3 millions de personnes minimum. Lorsqu’on travaille sur une mission importante avec un budget de 20 000€ pour un influenceur, il y a toute une campagne, une stratégie derrière (quel hashtag, quel message, quelle utilisation du contenu…) pour atteindre des objectifs intéressants. Comme une campagne pub ou d’affichage dans le métro, on va allouer tel budget à telle station et bien c’est pareil avec un influenceur.
Pour une destination qui se lance sur de la présence web, commencer avec des blogueurs voyage est une bonne idée, d’avoir une relation qui soit presque mensuelle en définissant des tarifs. Cela peut être un petit budget de 200€ à 500€ mais essayer d’avoir un maximum de contenu en récupérant des photos, vidéos…vous allez pouvoir utiliser la visibilité de l’influenceur mais aussi capitaliser toute l’année sur une campagne. Travailler avec un blogueur c’est aller chercher une audience que vous n’auriez pas eu aussi facilement, c’est bénéficier d’un aspect à priori non commercial qui met en confiance l’audience. Un élément à ne pas négliger, c’est le référencement naturel car aujourd’hui, 52% des français qui ont fait une recherche sur le voyage sont tombés sur un blog.
Aujourd’hui, les marques ou destinations ne souhaitent pas forcément mettre en avant le tourisme durable mais plutôt une autre façon de voyager, un certain hôtel ou une certaine activité. On a eu le cas avec la République Dominicaine qui souhaite changer l’image du tourisme de masse et promouvoir une offre hors des sentiers battus de Punta Cana. Un bon retour sur investissement car l’un des hôtels a eu pas mal de réservations après la campagne avec un bon panier moyen. Concrètement, lorsqu’une marque vient nous voir en tant qu’agence, elle va nous dire « on veut toucher tant de personnes, femmes, familles… voici sur quoi vous devez communiquer, le ROE et le ROI qu’on attend, montez-nous un plan de com ». C’est vrai que personnellement, je n’ai pas trop cette approche tourisme durable mais lorsqu’on va promouvoir une destination, on va plutôt montrer le côté local, miser sur l’expérientiel et non pas sur des offres de tourisme de masse. Mais en venant aujourd’hui aux UTD, on pense à intégrer davantage ces valeurs en 2018, sans forcément l’afficher clairement mais en orientant davantage nos clients sur la promotion des richesses locales et culturelles.
« La caméra peut-être un vrai lien social » Jessica Pommier
Au départ, je travaillais au service marketing pour enfants de Disneyland Paris Cinéma puis j’ai décidé de vire à fond ma passion pour le voyage et suis donc partie un an sur les routes du monde. J’ai commencé par faire des petites vidéos dans lesquels je partageais mes découvertes sur les réseaux et petit à petit pas mal de gens m’ont suivi. Les marques du tourisme ont commencé à s’intéresser à ma communauté et ma manière de voyager chez l’habitant. Aujourd’hui il y a environ 40 000 personnes qui me suivent. C’est comme ça que je suis devenue blogueuse et comme beaucoup, c’est une passion qu’on aime partager.
La manière de communiquer est en train de changer et les influenceurs sont devenus un nouveau média pour les marques, un média personnifié. Les marques vont peut-être préférer mettre une partie de leur budget marketing sur un blogueur plutôt que sur une campagne de pub plus impersonnelle. Les voyages que je partage reposent toujours sur ma propre expérience et je pense que la communauté sent tout de suite si l’on met des trucs en avant qui ne nous correspondent pas. En fait, la difficulté pour les marques est de trouver le bon blogueur correspondant à telle cible, telles valeurs ou positionnement. Il faut beaucoup observer ou faire appel à des agences qui les connaissent déjà. La question du salaire des blogueurs revient souvent car c’est en train de se professionnaliser. Les marques se rendent compte que les communautés sont hyper fidèles et sont prêtes à payer très cher. De plus en plus de blogueurs se font payer (et ceux de la table ronde en font partis) en fonction de l’influence mais il faut savoir que beaucoup de choses gravitent autour du blog comme les conférences, les chroniques voyage à la radio…Vivre à 100% du blog reste difficile. Les gens s’identifient plus au blogueur car il pourrait être notre voisin mais il ne faut pas couper le lien car si on ne donne pas de nouvelles sur facebook, instagam, snapchat ou autre, les gens peuvent nous « zapper » très vite. Moi c’est complétement rentré dans ma vie personnelle car je ne peux pas à la fois en vivre et couper le lien mais il faut trouver un juste milieu
Sur la thématique du tourisme durable, je trouve super intéressant d’utiliser la vidéo parce que cela va permettre une écoute particulière, un côté plus fun que lorsque c’est institutionnel. Pendant mes voyages, je faisais beaucoup de vidéos et il s’avère que ma caméra a été un vrai lien social pour rentrer en connexion avec les locaux. Je pensais que les gens n’oseraient pas me parler mais en fait ça a été l’opposé, ils me posaient plein de questions et je leur montrais ce que je faisais. Pour ma part, je ne suis pas sur le paramètre carbone, je ne suis pas l’exemple parfait du développement durable et me concentre plus sur l’aspect social. Je ne suis pas positionnée développement durable car je ne pourrais pas m’y tenir, j’essaie plutôt d’apporter ma pierre à l’édifice par des petits gestes.
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Appel à projet d'animations pour un week-end dédié au tourisme durable
Changeons d'Air les 2 et 3 juin 2018 au Domaine de LongchampL'appel à projet
L'objectif de cet appel à projets est de permettre aux acteurs de présenter leurs initiatives et leurs solutions pour mieux voyager. Cette pluralité devra permettre d’aborder le thème du voyage et des loisirs éthiques sous différents prismes: la réduction des déchets, de la protection de la biodiversité, le commerce équitable et bien d'autres thèmes encore.
Vous avez jusqu'au 30 janvier 2018 pour déposer un projet d'animation. Toutefois, vous pouvez dès maintenant faire part aux organisateurs de votre souhait de participer en envoyant un mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Les étapes de l'appel à projets :
1. Lire le cahier des charges de l'appel à projet
2. Compléter avant le 30 janvier 2018 le questionnaire en ligne
3. La sélection des projets par le comité de pilotage se tiendra en févrierÉvaluer, réduire et compenser ses émissions de CO2
Universités du Tourisme Durable 2017, le compte rendu de l'atelier n°4Introduction du sujet par l’animatrice
Bienvenue dans cette conférence on va parler d’évaluer, réduire et compenser ses émissions de CO. Je suis Béatrice Hérault, journaliste pour Novethic qui est un média sur l’économie responsable et un centre de recherche sur la mission responsable. Pour commencer, je voulais vous proposer quelques chiffres sur le tourisme et le changement climatique. D’abord, rappeler que le tourisme, comme tous secteur économique, contribue au changement climatique. On est estime aujourd’hui que le tourisme contribue à environ 5% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, dont 75% liées au transport, puis liées au logement. Ces émissions vont augmenter puisqu’on prévoit un triplement des flux aériens, en grande partie liée au tourisme, à l’horizon 2050. Inversement, le tourisme est affecté par le changement climatique, on l’a vu très récemment avec l’ouragan Irma qui a dévasté les Îles de St Martin et St Barthélémy. Au-delà de ces phénomènes extrêmes mais ponctuels, il y a aussi la dégradation des côtés, la fonte des neiges et des glaces, la déforestation et d’ici quelques années, il est possible que des destinations phares comme les Maldives, le Machu Pichhu, la barrière de corail…deviennent inaccessibles. Je ne voudrais pas vous dresser un tableau trop noir car des actions sont mises en place, c’est d’ailleurs pour cela que vous êtes là aujourd’hui. Nous allons voir avec les intervenants, des entreprises qui mettent en place des politiques de réduction des émissions ou des événements très porteurs au niveau touristique comme les JO2024.
« Le secteur du tourisme n’est pas le plus au point sur les enjeux du changement climatique et du carbone » Jérôme Beilin
Je vais commencer par une petite anecdote : au mois de juillet, on m’a demandé d’intervenir lors d’un congrès d’agents de voyage pour aborder la question du tourisme durable. J’ai commencé par poser la question « Combien de personnes savent que 2017 est l’année du tourisme responsable ? », trois mains se sont levées. Tout ça pour dire que le secteur du tourisme n’est pas le plus au point sur les enjeux du changement climatique et du carbone. Mais je pense que les choses bougent rapidement avec des facteurs qui renforcent la dynamique et la prise de conscience comme la COP21 et l’accord de Paris. Ensuite, il y a le domaine de l’aérien où un marché de compensation carbone va être mis en place à partir de 2020, décidé par l’organisation internationale de l’aviation civile. Quasiment tous les pays du monde vont devoir s’engager à compenser les émissions liées à la croissance du trafic international et cela va forcer les acteurs du secteur à se bouger. Le troisième élément c’est la demande des clients, de plus en plus sensibilisés.
C’est vrai qu’on entend de plus en plus parler de compensation carbone mais très peu de gens savent concrètement comme cela fonctionne. Un certain nombre de facteurs font qu’aujourd’hui le sujet devient incontournable :
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En 2014 par exemple, le NUE (les Nations Unies pour l’Environnement) a annoncé que le monde devait viser la neutralité carbone à horizon 2050.
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Des coalitions d’entreprise appellent au « zéro émission »
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Le forum économique mondial de Davos a identifié le changement climatique comme étant l’un des premiers risques mondiaux, avant le terrorisme
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L’accord de Paris a donné une nouvelle légitimité au mécanisme de compensation carbone comme un outil indispensable pour rester sous la trajectoire des 2°
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À Marrakech, lors de la COP22, une nouvelle plateforme s’est créée avec des entreprises, des régions, des gouvernements, des grandes villes autour de la neutralité carbone
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En France, le plan climat présenté par Nicolas Hulot appelle aussi à la neutralité carbone
Sur le marché de la compensation carbone, il y a le marché volontaire et le marché réglementaire. Ce sont deux démarches différentes puisque dans le premier cas les entreprises choisissent de réduire leur empreinte carbone. Sur le marché réglementaire, les entreprises sous soumises à un quota d’émission et si elles sont au-dessus, elles vont acheter des crédits carbones. Concrètement comment ça marche ? L’entreprise va réaliser son bilan carbone et prévoir un plan de réduction. Ce sont ensuite les émissions non compressives que l’on va chercher à compenser en achetant des crédits carbones. Si j’ai 1000 tonnes de CO2, je vais acheter 1000 crédits carbones. La démarche de compensation n’intervient qu’à la fin. Pour vous donner quelques entreprises neutres en carbone, Microsoft est un pionnier, puis La Poste. Côté tourisme, de plus en plus de chaînes hôtelières s’engagent mais aussi des événements sportifs comme les JO, la Coupe du Monde ou l’Euro.
Aujourd’hui quand on fait un plan carbone on le fait toujours avec un plan d’actions de réduction que l’on va hiérarchiser en fonction du coût de l’investissement, du retour sur investissement, sa durée, sa facilité de mise en œuvre. Pour valoriser ensuite sa démarche de compensation carbone, vous pouvez par exemple au sein d’une chaîne d’hôtels installer des compteurs avec le nombre d’arbres plantés.
« Il faut remettre de l’humain au crédit carbone » Jonathan Guyot
Au sein du GERES, association de solidarité et de développement international, nous travaillons avec certains Tour-opérateurs très engagés, au cœur de leur ADN, qui ont très vite compris l’intérêt d’intégrer ça dans leurs offres ou leur stock d’activité. Je rejoins aussi Jérôme sur le fait que certains types de tourisme, all inclusif par exemple, accordent peu d’importance aux questions carbone mais certains prennent aussi conscience que c’est un levier pour améliorer le business. Un hôtel peut intégrer cette notion climatique et en faire un levier de performance interne, puis y associer le client en lui proposant de nouveaux produits écoresponsables ; au final c’est une porte ouverte aux opportunités. Je pense qu’il y a une grosse frilosité sur le terme de compensation carbone, c’est un marché qui a été très difficile mais ça commence à évoluer car aujourd’hui on y associe autre chose que du carbone. On voit ainsi des particuliers compenser leur trajet en avion et les tours opérateurs se disent que le client est peut-être plus apte à prendre part au sujet.
Je vous propose de retenir le site Info-compensation-carbone.com qui explique très bien la démarche. Mais avant de compenser, il fait surtout réduire. Dans le transport, c’est surtout l’avion qui dégage la plus grosse émission en CO2, il faut donc éviter à tout prix les escales. Le problème c’est que les compagnies aériennes ne donnent par leur véritable impact climatique car elles utilisent une autre formule de calcul que la nôtre.
Ce qui important aussi c’est le projet derrière la compensation. Les entreprises ne cherchent pas seulement à compenser mais aussi à participer et soutenir un projet, sensibiliser leurs clients au changement climatique. Il faut donner du sens à la démarche et ré associer de l’humain à ce crédit carbone. Chez les tour-opérateurs, certains prennent en charge la totalité de la compensation, d’autres vont faire 50/50 avec les clients pour les impliquer.
« On a intégré la compensation carbone directement dans notre chaîne de valeur » Pascal Fillon
Au sein d’Accor, ce n’était pas vraiment un choix mais une nécessité. D’abord parce que c’est un enjeu environnemental majeur face auquel on doit être responsable, mais aussi parce que des exigences réglementaires vont arriver suite à la COP21 pour rester sous la barre des 2°C. Pour nous concrètement, ce n’est pas possible de produire à la louche car on doit réduire de 90% nos émissions de carbone d’ici 2050, c’est énorme ! On ne doit pas juste évoluer mais vraiment agir et agir tout de suite. Et quand je dis on n’a pas le choix, c’est aussi parce que c’est une demande : le mois dernier, Apple nous demandait dans un appel d’offre « quelles sont les émissions carbones de vos hôtels ? » comme critère de choix. Aujourd’hui chacun a des comptes à rendre et souhaite aussi communiquer dessus. Pour toutes ces raisons, on doit le faire, et nos clients le demandent de plus en plus.
Accor c’est 4000 hôtels dans le monde donc on a commencé par mesurer notre impact environnemental, pas seulement sur le CO2 mais aussi l’eau, la biodiversité…Cela nous a permis d’identifier nos axes de progrès prioritaires : l’énergie et l’alimentaire. D’abord sur la consommation d’énergie, on a mis en place un plan d’actions avec un monotoring très précis pour mesurer les économies. On travaille aussi sur la construction avec une certification bas carbone, une charte de 76 actions à appliquer sur tous les hôtels. On tient aussi à l’identification de nouvelles solutions, d’aujourd’hui et de demain. Nous sommes par exemple partenaire de l’Energy Observer, un bateau qui va faire le tour du monde pour identifier les innovations en matière d’énergie.
Dans notre axe de départ, on a intégré la compensation carbone directement à notre chaîne de valeur pour que ce ne soit pas quelque chose à part, c’est ce qu’on appelle l’insetting. Par exemple, quand on laisse le choix au client de pas laver ses serviettes, 50% des économies réalisées restent dans l’hôtel 50% sont données à des programmes d’agroforesterie situés dans le même pays que l’hôtel, tout ce qui va pousser dans ces fermes vont se retrouver dans les assiettes de l’hôtel. Cela permet d’avoir une boucle fermée et présente deux intérêts majeurs :
- En termes de dynamique de l’hôtel car c’est un projet concret, visible et certains organisent de visites dans ces fermes et du programme d’agroforesterie
- C’est un vrai levier de communiquer compréhensible pour le client
Il y a l’identification, le contrôle mais le problème qu’on a c’est qu’on ne peut pas le mesurer en termes de crédit carbone.
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La république dominicaine, une destination durable ?
Interview de la Directrice de l’Office du Tourisme de la République DominicaineQuel état des lieux faites-vous du tourisme durable en République Dominicaine ?
La participation responsable de tous dans le développement du tourisme dominicain est important depuis toujours. Depuis 30 ans, 17 parcs nationaux et plusieurs réserves naturelles ou scientifiques ont été créées ; cela représente ¼ du territoire national. Des lieux ouverts à la visite, une bonne manière de sortir des sentiers battus !
En plein développement, le tourisme rural et responsable, que propose différentes alternatives pour voyager autrement. Les principaux hébergements se font ranch et en éco-lodges.
Plus d’information sur notre page GoDominicanRepublic.com.
Sous le label « Dominican Treasures » plus de 30 produits et services ont déjà été certifiés dans différentes régions du pays. Ce programme consiste à identifier, développer et promouvoir les produits qui pratiquent le tourisme durable en respectant de critères de qualité sociale et environnemental. Les membres de ce programme sont des hôtels éco et boutiques, restaurants, associations communautaires et artisanales, excursions de randonnée, entre autres.
A terme, quels seraient les risques sans une politique durable ?
Nous sommes fiers de la richesse naturelle de notre pays. Une destination riche en eau (denrée précieuse et rare dans le caraïbes) et d’une nature luxuriante. Avec des chaines montagneuses qui couvrent 90% du territoire.
Aussi nous sommes lucides sur le fait de la fragilité d’un tel patrimoine. La nature est notre principal axe de communication et le respect de l’environnement est un souci vital pour nous. Le tourisme durable est la seule solution pour protéger notre monde de nos nombreux excès. C’est un travail de longue haleine qui nécessite une transmission de savoir et des efforts mais qui permettra aux futures générations d’évoluer dans un univers préservé avec des populations impliquées dans leur propre développement et cela dans le respect de notre culture.
Quel plan d'actions pour le tourisme durable en Républicaine Dominicaine dans les années à venir ?
Dans le cadre de l’ « Année internationale du tourisme durable pour le développement » déclarée par l’Organisation Mondial du Tourisme, le gouvernement dominicain a décrété l’année 2017 « Année du Développement Agroforestier ». Les nouvelles mesures prises par la République Dominicaine ont pour objectif d’améliorer la qualité de vie de sa population et d’éradiquer la pauvreté tout en préservant la faune et la flore ainsi que son écosystème.
Nous entreprenons de nombreuses actions pour préserver cet écosystème. Ainsi (même à Punta Cana) les constructions ne dépassent pas la hauteur des cocotiers, les tours opérateurs sont vigilants quant à la propreté de nos sites et à avoir le moins d’impacts possible sur les sites protégés visités. Incitants les touristes qui les visitent à les laisser comme ils les ont trouvés à leur arrivé.
Aussi, d’autres initiatives naissent : comme la route écotouristique du riz qui a été inauguré en février 2017 à Cotuí ou les hôteliers de Playa Dorada qui ont lancé un projet commun avec le Ministère de l’environnement visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Pour quelles raisons avez-vous choisi d’être partenaire de cette première édition des Palmes du Tourisme Durable ?
L’Office du Tourisme de la République Dominicaine tient à encourager les initiatives durables et responsables, et à donner des idées pour faire de nous des touristes éthiques. Il nous a semblé naturel, dans nos démarches en faveur d’un tourisme responsable et durable, d’être sponsor des Palmes du Tourisme Durable qui récompensent les entreprises du voyage qui font des efforts pour préserver l’environnement et les communautés des sites visités.
Comment la France s'engage-t-elle pour le développement d'un Tourisme Durable ?
INTERVIEW DU MINSITÈRE DE L'EUROPE ET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRESQuelle est l'ambition portée par la France, première destination touristique mondiale, en matière de tourisme durable ?
Le Premier ministre a présidé, le 26 juillet dernier, le conseil interministériel du Tourisme, réunissant pas moins de 13 ministres et 4 secrétaires d’Etat, des élus, des professionnels, au cours duquel il a réaffirmé la volonté du gouvernement d’atteindre 100 millions de touristes internationaux à l’horizon 2020 et de générer 50 milliards de recettes. Il a confié à Jean-Yves Le Drian le pilotage de l’action en faveur du Tourisme, faisant du MEAE l’institution pilote en matière de gouvernance du tourisme. Au-delà, de l’objectif en matière de volumétrie (de 100 millions de touristes), c’est surtout sur la manière dont consomme à l’heure actuelle le touriste lorsqu’il est en France, que le gouvernement souhaite agir. Ainsi, parmi les objectifs concomitant aux objectifs d’un développement durable du tourisme, le Gouvernement travaille sur :
Une meilleure répartition des flux touristiques sur l’ensemble du territoire national. En matière de structuration de l’offre, cela passe par un renforcement de la connectivité aérienne et des modes de transports vers nos régions ; le MEAE travaille en interministériel pour l’ouverture de nouveaux droits de trafics depuis les marchés émetteurs vers les métropoles régionales françaises. En matière de communication/promotion, la stratégie de la France s’appuie désormais sur la création de 16 marques mondiales, où Atout France bras armé de l’Etat en matière de promotion touristique de la France, concentre ses efforts en matière de promotion auprès des marchés émetteurs internationaux.
Le développement de nouvelles offres de tourisme pour accroitre la durée de séjours des touristes sur place. Conscient que le développement durable doit être aujourd’hui au cœur de la politique en matière de tourisme et que le consommateur est lui aussi en attente de nouvelles offres, le MEAE a créé en septembre 2015, cinq pôles d’excellence dont l’objectifs est d’accompagner le développement de cinq thématiques moteurs : écotourisme/slowtourisme, l’œnotourisme, le tourisme de savoir-faire, le tourisme estival en montagne et le tourisme nocturne. Aujourd’hui, parmi les 98 propositions émises dans les cinq feuilles de route de chacun des pôles d’excellence, plus de la moitié sont effectives ou en cours de réalisation. Le Ministre Jean Yves Le Drian et le SE Jean Baptiste Lemoyne continuent sur cette voie, le Conseil de Pilotage du Tourisme de novembre 2018, qui sera dédié aux avancées en matière de structuration de l’offre, fera état des résultats liés aux différents Pôles d’Excellence.
L'amélioration de la qualité de notre accueil (amélioration des services et création de projets d’aménagement). L’Etat avait annoncé en 2015 la création d’un fonds de développement touristique d’un milliard d’euros. Ces deux dernières années la Caisse des Dépôts et Consignation a investis en deux ans, près de 160 M€, ce qui a permis de lever près de 800 millions d’opérations dans le secteur du tourisme. La quasi-majorité de ces projets se trouvent en région et permettent de renouveler notre offre touristique sur des territoires en perte de vitesse au niveau de leur attractivité touristique.
Comment soutenez-vous les acteurs du tourisme dans le développement durable de leur activité ?
Dans le cadre de son programme « French Travel », le MEAE accompagne le développement des entreprises du secteur du tourisme vers l’international. Les entreprises qui sont choisies sont toutes porteuses de valeurs et reflètent notre volonté de développer un tourisme innovant et durable. De même, lors de la réception des investisseurs étrangers en France, le MEAE a à cœur de présenter aux délégations étrangères des projets de tourisme durable, dont les modèles de développement pourraient être reconduits dans le pays d’origine des délégations.
Quel bilan faites-vous de cette année internationale du tourisme durable pour le développement en France ?
La prise de conscience du Gouvernement sur les enjeux du développement durable du tourisme est réelle. Lors de l’ensemble de leurs déplacements, le Ministre et le Secrétaire d’Etat développent des discours en faveur d’un tourisme durable.
Deux exemples :
Dans le domaine de la croisière maritime : lors de son déplacement à Marseille (en septembre), le Ministre Jean Yves le Drian a rappelé que la croisière est l’un des secteurs dans lequel nous devons travailler de manière importante afin d’en atténuer ses externalités négatives. La France est devenue en pointe sur ces sujets dans les différentes instances internationales : lors de la réunion de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) de l’automne 2016, la France a soutenu la décision de passer la teneur maximum en soufre des combustibles marins à 0,5 % en 2020 au niveau mondial contre 3,5 % aujourd’hui. Par ailleurs, l’Etat français a pris l’initiative, en avril 2017, d’engager, dans le cadre de l'annexe VI de la Convention de Marpol (principale convention internationale portant sur la prévention de la pollution maritime par les navires) les études d’impacts préalables à la proposition de création d’une « zone basses émissions d’oxydes de soufre (SOx), et d’oxydes d’azote (NOx) ». La création de cette zone doit permettre de réduire les émissions polluantes de SOx des navires en les contraignant à utiliser des combustibles marins ayant une teneur en soufre inférieure à 0,1%, et de réduire d’environ 60% par rapport aux émissions actuelles, les émissions de NOx des navires neufs.
Dans le domaine du tourisme culturel : lors de son déplacement à Giverny (en aout) , le Ministre a rappelé l’un des enjeux primordiaux d’un développement touristique endogène des territoires. Il a ainsi félicité les différents acteurs du contrat de destination : « Paris-Impressionniste » qui ont permis de créer des offres spécifiques permettant de relier et d’attirer les touristes venus visiter la capitale, vers la région Normandie. Ce contrat de destination est l’un des exemples de réussite de la politique du Gouvernement en matière d’amélioration des offres de tourisme culturel dans nos régions.
Pour quelles raisons avez-vous choisi d’être partenaire de cette première édition des Palmes du Tourisme Durable ?
Le MEAE a identifié Acteurs du Tourisme Durable comme acteur prépondérant pour l’amélioration de la prise de conscience des professionnels sur le développement durable du Tourisme. C’est pourquoi, en cette année internationale du tourisme durable le MEAE a décidé d’appuyer l’association pour la création de cette première édition des Palmes du Tourisme Durable.
L’engagement d’Air France pour le développement durable
Dans le cadre de "2017, Année Internationale du Tourisme Durable pour le Développement", Air France nous présente son engagementSecteur de l’aérien et développement durable : à quels enjeux êtes-vous aujourd’hui confrontés ?
Le secteur aérien est engagé depuis de nombreuses années en faveur du développement durable, notamment dans la lutte contre le changement climatique.
En 2009, l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA) s’est engagée sur trois objectifs :
- 1,5 % par an d’amélioration de l’efficacité énergétique jusqu’en 2020
- Croissance neutre en émissions de CO2 à partir de 2020
- 50 % de réduction des émissions de CO2 en 2050 par rapport au niveau de 2005
Pour atteindre ces objectifs, Air France-KLM soutient la mise en œuvre de CORSIA (Carbon Offsetting and Reduction Scheme for International Aviation) à partir de 2021 qui vise une croissance neutre en carbone par rapport à une référence en 2020.
Chez Air France, nous intégrons le développement durable dans nos activités et nos opérations autour de nos quatre enjeux : l'environnement, l'expérience client, l'expérience salarié et le développement local.
Environnement : Réduire les impacts environnementaux en optimisant les opérations, en innovant avec la supply-chain et en mobilisant tous les personnels et l’ensemble de l’industrie.
Expérience client : Prendre en compte les enjeux de développement durable tout au long de la chaîne de service pour offrir aux clients des produits et services innovants et responsables.
Expérience salarié : Promouvoir une politique sociale responsable et encourager le développement personnel pour garantir la motivation et le professionnalisme des salariés.
Développement local : Contribuer au développement économique et social des territoires où le Groupe est présent.
Comment mesurez-vous et limitez-vous concrètement l’empreinte environnementale de votre activité ?
Pour réduire notre empreinte environnementale, nous améliorons nos opérations et nos processus, nous innovons dans notre supply-chain et nous mobilisons tous nos personnels et l’ensemble de l’industrie.
QUELQUES CHIFFRES (Groupe Air France-KLM 2016)
EMPREINTE CARBONE
La part du secteur aérien dans les émissions mondiales de CO2 d’origine humaine, souvent surestimée, est en réalité de 2 à 3 %. Mais nous activons tous les leviers pour améliorer les performances de notre activité, dans un secteur en pleine croissance. Nous avons pour objectif de réduire de 20% nos émissions de CO2 (en gr de CO2 par passager par km) d'ici 2020. Pour atteindre cet objectif, nous axons nos actions sur la modernisation de la flotte, l’efficacité opérationnelle, les carburants alternatifs durables et la compensation.
Modernisation de la flotte :
La modernisation de la flotte est le principal levier dans la réduction des émissions de CO2. En 2016, 28 nouveaux avions ont rejoint la flotte Air France, dont les nouveaux Boeing 787 consommant 20% de CO2 en moins que la génération précédente et 2,70 litres de kérosène par passager aux 100 km.
Optimisation de notre efficacité opérationnelle :
- Diminution du poids embarqué :
Plus un avion est lourd, plus il consomme de carburant et plus il émet de CO2. La diminution du poids embarqué est donc un levier majeur pour la réduction de nos émissions de CO2 et nous mettons tout en œuvre pour y parvenir.
Exemples :
- Remplacement de sièges plus confortables, mais aussi plus légers = réduction des émissions de CO2 de 3 700 tonnes en 2016, soit l’équivalent de 3 700 allers-retours Paris/New York pour un passager.
- Digitalisation de la presse à bord = 3 000 tonnes de masse embarquée en moins par an.
- Optimisation des routes et éco-pilotage = environ 70 000 tonnes de kérosène par an.
Biocarburants :
L’utilisation de biocarburant est aussi un levier efficace, puisqu’il permet de réduire les émissions de CO2 jusqu’à 80% par rapport à un carburant classique.
Air France a démontré la faisabilité d'opérer des vols avec du biocarburant, en toute sécurité et de façon durable, mais l’offre mondiale en biocarburants pour l’aviation est encore trop faible pour alimenter notre activité.
L’ambition du groupe est donc de contribuer à la mise en place d'une filière de biocarburants durables pour l'aviation, en France, respectant des critères environnementaux, sociaux et économiques.
Compensation :
Nous proposons à nos clients de compenser leurs émissions de CO2 de façon volontaire. Le Groupe propose des crédits de réduction de carbone durables certifiés et garantissant un niveau de compensation important.
Recherche :
Air France s’engage également dans de nombreux domaines pour faire avancer les recherches dans le domaine du développement durable et de l’Environnement.
Par exemple Air France transporte à bord de deux de ses Airbus, dans le cadre du Programme IAGOS (In-service Aircraft for a Global Observing System), des instruments de mesure de l’atmosphère assurant une surveillance du climat et de la pollution atmosphérique à l’échelle mondiale. Les relevés sont mis à la disposition des centres météorologiques internationaux et des scientifiques du monde entier, ils servent notamment à l'étude du cycle du carbone et à la vérification des émissions de CO2.
Quelles innovations pourraient transformer l’industrie de façon durable ?
En ce qui concerne l’énergie, il n’est pas prévu de rupture technologique pour l’aviation avant la fin du siècle.
Des initiatives comme Solar Impulse, par exemple, ont démontré la faisabilité des avions à énergie solaire, mais leur application dans le domaine de l’aviation commerciale n’est pas encore envisageable.
En tant que Compagnie aérienne notre rôle est d’agir sur tous les leviers de notre activité et d’engager des réflexions et des actions avec l’ensemble des autres acteurs du secteur pour aller dans le sens de la durabilité.
Par exemple, nous sommes membre d’ACARE (Advisory Council for Aviation Research and Innovation in Europe), conseil consultatif auprès de la Commission Européenne sur plusieurs sujets liés à l’aéronautique sur la recherche, l’innovation et les politiques et règlementations de développement.
Dans notre activité, nous innovons pour une activité toujours plus respectueuse des hommes et de l’environnement.
Quelques exemples :
- Lavage de nos avions à l’aide des lingettes recyclables EcoShine permet d’économiser 8 000 litres de d’eau par an par rapport aux procédés conventionnels, soit l’équivalent de 3 piscines olympiques.
- Décapage de certaines pièces aéronautiques par projection de maïs à haute pression.
- Produits innovants et responsables pour nos clients : produits locaux, de saison et responsables et des produits issus de l’agriculture biologique, servis sur des plateaux repas éco-conçus.
- Produits et services fournis par le secteur adapté (20 millions d’euros annuels).
- Parcours client plus fluide et plus souple, économie de papier et de masse embarquée grâce à la dématérialisation des outils et de la presse à bord.
Pour quelles raisons avez-vous choisi d’être partenaire de cette première édition des Palmes du Tourisme Durable ?
Air France s'engage pour un tourisme durable depuis de nombreuses années.
Avec Ecpat (End Child Prostitution in Asian Tourism), nous diffusons à bord de nos avions un spot de prévention du tourisme sexuel sur les mineurs et soutenons les projets d’Ecpat. La compagnie soutient également de nombreux projets humanitaires, sociaux ou de préservation de la nature dans ses pays de destination grâce à des partenariats pérennes (Fondation Air France, Acting for Life, Aviation Sans Frontières, Gawad Kalinga). Les passagers, membres du programme Flying Blue, sont invités à offrir leurs Miles à des ONG sélectionnées par Air France et KLM. 184 millions de Miles ont ainsi été offerts par les membres de Flying Blue en 2016.
Nous avons renouvelé en 2017 notre partenariat avec ATR (Agir pour un Tourisme Responsable) qui vise à donner de la visibilité aux actions de tourisme responsable. Par exemple, Air France soutient des initiatives de tourisme solidaire comme MAD Travel, aux Philippines, qui intègre dans ses packages un séjour dans un village de l'ONG Gawad Kalinga fondée Tony Meloto. Avec l’ATES, réseau national du tourisme équitable et solidaire, nous travaillons sur la mesure d’impact du tourisme équitable et solidaire sur les destinations.
Pour sensibiliser nos passagers à cette autre forme de tourisme, nous avons profité de l’Année Internationale du Tourisme Durable pour le Développement pour proposer des articles sur ce thème dans notre magazine de bord, ou encore diffuser à bord de tous nos vols Long Courrier un court métrage sur le tourisme responsable. Les salariés de la compagnie ont aussi pu rencontrer les acteurs professionnels du tourisme responsable, visionner des videos de sensibilisation.
Toutes ces actions visent à soutenir un tourisme vertueux, et le développement des populations dans les pays desservis par Air France. L’enjeu est de permettre aux générations futures de pouvoir voyager dans des destinations authentiques et préservées, où le profit se marie avec la protection de l’environnement, des ressources naturelles et la protection sociale et économique. Le voyage devient alors un levier de développement et de solidarité internationale qui permet de lutter contre la pauvreté et de préserver l’environnement local, encourager la compréhension mutuelle et soutenir les efforts pour instaurer une culture de la paix.
Dans la continuité de ces actions pérennes, il nous est donc apparu naturel de nous associer aux Palmes du Tourisme Durable.
Source : Nathalie Simmenauer, Directrice du développement durable d’Air France
Lauréats Worldwide Hospitality Awards 2017
Meilleure initiative en développement durable et responsabilité sociale : les lauréats des #WHA17Comment financer ma démarche de tourisme durable ?
Universités du Tourisme Durable 2017, le compte rendu de l'atelier n°3« L’objectif est de mettre les porteurs de projet en mouvement et en réseau » François Bru
L’association Auvergne Active, composée de 23 collaborateurs, est le fond territorial du mouvement national France Active que vous connaissez peut-être. L’objet de ce mouvement est d’accélérer la réussite des entrepreneurs en leur donnant les moyens de s’engager avec un accompagnement sur mesure, des financements…On est là aussi pour maximiser l’impact social du projet, notamment dans le secteur du tourisme. Pour accompagner ces personnes dans l’aboutissement du projet, il y a beaucoup de dialogue, une offre de conseils, de mise en réseau et de financement. Nous croyons à l’entrepreneuriat engagé, c’est-à-dire que nous sommes là pour donner le moyen d’agir à tous les entrepreneurs, on ne porte pas de jugement de valeur sur la manière d’entreprendre ou le projet ; si ce n’est de vérifier qu’il est viable. Le projet doit permettre à la personne de créer son propre emploi à minima et de s’ancrer sur son territoire. Il y a ceux qui entreprennent sous un format juridique et commercial classique (SARL, SAS…) et ceux qui souhaitent actionner les leviers dans le domaine de l’économie sociale et solidaire. Beaucoup d’organisations dans le tourisme social et/ou durable sont structurées sous forme coopératives et nous souhaitons valoriser ce type d’entrepreneuriat. Nous avons par exemple un outil de « révélations d’engagement » avec des critères sur l’emploi, la gouvernance, le territoire, l’environnement…et en fonction des résultats, on finance plus ou moins. Il faut savoir que dans le champ de l’économie sociale et solidaire, on parle de lucrativité limitée c’est-à-dire que l’excédent de trésorerie dégagé par la structure ne peut pas être distribué entre les membres de la direction mais doit être réinvesti pour développer l’entreprise.
En général dans un plan de financements, vous avez plusieurs acteurs (bancaires, collectivités, fonds propres…) et nous sommes là pour hybrider les ressources. En tant que spécialiste de la garantie sur emprunt bancaire, nous allons partager le risque avec la banque pour sécuriser votre projet à long terme. La garantie sur emprunt bancaire prend la forme d’une avance remboursable de prêt à taux 0, voire de subventions sur certaines cibles. SI vous êtes un entrepreneur « classique », on va peut-être vous garantir 50% du montant de votre emprunt, si vous vous engagé dans une démarche de développement durable, on va peut-être en garantir 90%. Par la finance, on a un rôle solidaire et incitatif. Nous sommes présents dans toute la France donc si vous avez un projet de développement durable, il faut frapper à la porte. Non pas que France Active soit un acteur hégémonique du prêt mais c’est inscrit dans notre ADN que la coopération entre acteur de l’accompagnement est fondamentale. En fonction de l’avancement de votre projet, nous pourrons vous proposer une offre mais aussi vous aiguiller vers des acteurs complémentaires (par exemple Initiative France qui proposent des prêts d’honneur), ou vous mettre en relation avec un entrepreneur au projet similaire pour avoir un retour d’expérience. L’objectif est de vous mettre en mouvement et en réseau. À Auvergne Active, 500 entreprises sont accompagnées et financées chaque année avec un budget de 14 millions d’euros. Dans le tourisme, on a accompagné VVF Villages dans un projet de restructuration, CAP Vacances, Horizons 3000…Vous pouvez faire appel à nous pour la création mais aussi pour les phases de développement derrière. On propose aussi une offre de conseils complémentaire qui comporte un DLA (Dispositifs Locaux d’Accompagnement) pour vous permettre de travailler votre projet en fonction de problématique, de mobiliser des consultants, de prestataires extérieurs…Un dernier chiffre : 82% des entreprises que l’on accompagne en création à Auvergne Active sont pérennes 5 ans après la date de création.
Si j’avais trois conseils à donner aux porteurs de projet ce serait :
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Ne pas rester seul et être accompagné
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Travailler avec un conseiller pour analyser l’environnement, la concurrence…
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Oser communiquer !
« Attention à ne pas dénaturer son projet pour rentrer dans la case des subventions » Olivier Gillet
Pour ma part, j’aide les entreprises dans le développement durable, particulièrement sur la région Rhône-Alpes, sur le domaine environnement et énergie en lien avec le tourisme. Lorsqu’on parle d’énergie et d’environnement, on va traiter deux approches :
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L’approche classique (thématique par thématique : déchets, gaspillage alimentaire, énergie, transports, achats, éco-événements…)
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L’approche transversale : un prestataire vient dans votre entreprise réaliser un diagnostic de tous vos flux (eau, énergie matières, déchets…) pour rendre compte de leur consommation en euros puis faire des préconisations pour améliorer leur gestion et ainsi réaliser des économies financières.
Quand on parle d’éco-conception, on pense souvent à des produits créés pour limiter l’impact sur l’environnement du berceau jusqu’à la tombe. Mais il y a aussi l’éco-conception de services qui se développent avec la politique plutôt originale d’appréhender son projet et les impacts qu’il génère du début à la fin de l’activité. Ce sont des problématiques sur lesquelles l’ADEME peut apporter un accompagnement. Je vous rappelle qu’il y a également eu un appel à projet, qui compte aujourd’hui une trentaine d’hébergements touristique partout en France, pour être accompagnés financièrement et pouvoir obtenir l’écolabel européen (audit, accompagnement et travaux d’aménagement !). Il est probable que la deuxième édition de cet appel à projet ne soit pas avant 2019 mais il faut faire régulièrement de la veille car il pourrait y en avoir d’autres.
Je voudrais vous parler davantage de l’Ecolabel qui fête ses 25 ans cette année. Parmi les critères, il y a les achats responsables avec des produits éco labellisés qui vous assure une performance égale à la moyenne des produits du marché mais avec une meilleure performance environnementale. En ce qui concerne l’énergie, il peut y avoir des diagnostics gratuits réalisés par les CCI et cofinancés par les aides régionales. En Auvergne Rhône-Alpes par exemple, 49 entreprises touristiques en ont bénéficié avec une moyenne de 8 préconisations chacune principalement sur le chauffage, l’isolation, l’éclairage…et qui ont donc réalisé des économies. Pour ceux qui veulent aller plus loin, l’ADEME peut financer jusqu’à 70% de la prestation d’un bureau d’études. Lorsqu’on est sur de l’investissement en lui-même, il faut passer par nos appels à projet nationaux ou régionaux pour l’obtention d’une aide pouvant aller jusqu’à 40%. L’ADEME peut aussi agir, jusqu’à 70% pour les petites entreprises, dans le cadre d’une démarche d’amélioration continue avec la mise en place d’un système de management d’énergie présentant des efforts mesurables et durables. Quoi qu’il en soit, vous pouvez vous adresser aux conseils régionaux en gré à gré ou par appel à projets, les conseils départementaux, l’État qui peuvent lancer des appels à projets intéressants (sur la thématique de l’emploi notamment) ou relayer votre demande à l’ADEME. Il ne faut pas négliger non plus l’ancrage territorial en vous demandant si votre territoire est engagé sur tel ou te sujet, par exemple les territoires lauréats de l’appel à projet TPOS seront enclins à vous financer sur l’énergie, ceux lauréats de l’appel à projet TZDTG seront intéressés par des démarches « zéro déchet zéro gaspillage ». Dans la région Rhône-Alpes, il y a au moins 3 collectivités TPOS qui mettent en place des aides directes pour réduire l’impact énergétique des entreprises. Et puis je finis quand même avec l’appel à projet national sur la problématique Air et Transport qui concerne aussi le tourisme.
Si j’avais des conseils à donner, ce serait :
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Ne pas partir bille en tête mais prendre le temps de cartographier le territoire, les structures d’accompagnement en fonction du type de projet
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Prendre en compte l’ensemble des parties prenantes
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Limiter son impact environnemental et être capable de s’adapter au changement climatique
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Attention de ne pas dénaturer son projet en voulant absolument toucher une subvention qui ne sera de toute façon pas pérenne
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Attention au green washing si vous mettez en place des petites actions environnementales n’en faites pas une communication monstrueuse
« Les financements européens ? Beaucoup en parle sans savoir ce qu’il y a derrière » Frédéric Vaissade
Je suis généraliste donc je n’interviens pas que sur le tourisme durable mais sur tous les sujets à impact social ou environnemental. J’aime bien ce que j’appelle « les nouvelles formes de collaboration sur internet » pour accompagner un changement de société. Mes clients sont principalement des start-ups, des associations, des PME mais aussi des personnes physiques.Avant de parler de financements européens, un petit panorama des autres dispositifs : BPI France, France Active, la Région, la Ville, les fondations telles que celle du Crédit Agricole, les prix et concours, la DIRRECTE, le crowdfunding. Mes premiers conseils :
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Ne pas se perdre dans tous ces dispositifs
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Mettre en cohérence le temps consacré à l’obtention de financement et le financement obtenu
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Attention aux starts up qui répondent à tous les concours et prix
Les financements européens, beaucoup de gens en parlent sans savoir ce qu’il y a derrière…C’est un peu compliqué et les délais sont très longs mais il ne fait pas s’arrêter à cela car il y a beaucoup de possibilités. En effet, certains projets peuvent trouver une niche pour obtenir un financement. En ce qui concerne les délais, il ne faut pas dépendre d’un projet de financement européen mais plutôt le voir comme un complément, un effet de levier possible vis-à-vis d’autres financeurs. Il existe aussi des aides au montage de dossier de financement européen avec un véritable accompagnement au montage du dossier par un professionnel. Quelques exemples de financements européens : FEDER, LIFE, Horizon 2020…Pour être concret, je vais vous donner un exemple. J’ai accompagné le projet TOWT (transport à la voile), une start-up basée en Bretagne qui veut remettre en avant le transport des marchandises à la voile en utilisation de vieux gréements. Ils ont obtenu récemment un contrat avec Biocoop et travaillent aussi sur l’innovation avec l’ADEME dans le cadre du projet « voilier du futur » afin de réduire les coûts de transport. Le projet a été accepté pour 300 000€ de financement, ce qui représente 80% du montant total du projet. C’est un sujet qui plaît beaucoup à la commission européenne car il créé du lien entre les différents pays et des routes touristiques. Ce projet va dans le sens d’un tourisme durable et culturel en proposant aux passagers de traverser la Manche sur des voiliers qui transportent également de la marchandise, de participer aussi au chargement et au déchargement et de rencontrer des petits producteurs locaux. Quelques conseils pour s’engager dans une telle démarche :
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Etre à l’écoute, développer son écosystème
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Limiter le temps alloué par rapport au financement
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Ne pas trop tordre le projet pour rentrer dans les critères
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Ne pas copier-coller les dossiers car chaque financeur a des attentes précises. Il s’agit de les comprendre pour ne pas perdre en crédibilité et relire régulièrement l’appel à projet pour ne pas trop dériver des attentes initiales
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Faire un minimum de veille avec par exemple des mots clés sur twitter
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Consulter le guide des financements européens pour le secteur du tourisme
« Les gens ont envie de financer quelque chose qui a du sens » Marine de Beaufort
Une campagne de crowdfunding, ou financement par la foule, ou financement participatif, peut se faire sous différentes formes. Voy’agir a obtenu 11 000€ sur une campagne initialement fixé à 4500€, en choisissant une campagne de don contre don, c’est-à-dire avec une contrepartie sous forme de cadeaux (évidemment moins coûteux que le montant obtenu ; il est d’ailleurs conseillé de privilégier les partenariats pour obtenir des contreparties gratuites).
Il existe d’autres types de plateforme de crowdfunding en ligne qui permettent par exemple l’obtention de prêt (de particuliers) avec un intérêt en royalties (part du CA) ou d’equity (part du capital). Le plus important est de connaître l’objectif de départ, et ce n’est pas forcément uniquement le financement ! Ce peut-être aussi et surtout un outil de communication.
À ce titre il y a une organisation à prévoir au minimum un mois en amont de la campagne :
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Choisir le type de plateforme adaptée au projet, définir son objectif
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Réfléchir aux contreparties proposées, peu coûteuses et attractives et ne pas trop les multiplier pour que cela ne soit pas trop difficile à gérer par la suite
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Prévoir un plan de communication pour ne pas l’improviser pendant la campagne
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Communiquer avant en annonçant le lancement de la campagne
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Pendant la campagne, prévoir 1h d’animation par jour
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Après la campagne, il faut continuer à communiquer vis-à-vis des participants
Les conseils à retenir :
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Bien choisir les dates en tenant compte du contexte politique, des événements majeurs, évitez de faire une campagne pendant l’été
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Ne pas sous-estimer l’importance du soutien des proches et du réseau puisque la plupart du temps ce sont eux qui financent majoritairement le projet ainsi que leur cercle rapproché (en général les inconnus représentent 5 à 10% du financement seulement)
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Soigner la relation presse. La campagne de crowdfuding de Voy’agir a permis d’obtenir une vingtaine d’articles de presse. C’est un sujet apprécié des journalistes et cela se prépare en amont par des communiqués de presse.
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Faire attention à l’objectif financier car le risque de ne pas l’atteindre donne une mauvaise image
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Mettre en avant les aspects sociaux et environnementaux du projet car les gens ont envie de financer quelque chose qui a du sens. Il ne faut pas hésiter à jouer sur l’émotionnel et l’appartenance
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Adaptation climatique comment faire évoluer son offre ?
Universités du Tourisme Durable 2017, le compte rendu de l'atelier n°2Introduction du sujet par l’animateur
Au niveau du changement climatique, il y a quand même de sacrés enjeux. Le dernier rapport du GIEC (Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) nous a annoncé un objectif maitrisable à +2°C de changement climatique. Il faut savoir qu’aujourd’hui, nous estimons à 1°C la hausse de température moyenne sur la planète et les conséquences sont déjà là avec l’exemple récent de l’ouragan Irma. J’ai noté la semaine dernière deux études qui montrent que les impacts du changement climatique ont été sous-estimés de 11%, et que les grandes forêts primaires dégagent plus de CO2 qu’elles n’en stockent du fait de la déforestation. Bien sûr, il existe des solutions pour ralentir cette course folle mais il y a également des actions à mettre en œuvre pour s’adapter, à son niveau de citoyen mais aussi à l’échelle économique.
Les accords de Paris ont aussi validé le fait de contribuer financièrement à ralentir le changement climatique, la moitié étant distribuée à des projets d’adaptation ; cela avait été un gros débat, notamment pour impliquer les pays émergents. L’adaptation est au cœur des problématiques et nous allons maintenant nous préoccuper de l’adaptation au sein du secteur touristique autour de quatre témoins et trois questions :
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Quelles sont les observations vis-à-vis de l’adaptation climatique sur le champ du tourisme ? Quelles sont les conséquences aujourd’hui sur les destinations ?
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Quelles actions sont mises en place pour réduire la contribution au changement climatique ?
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Comment adapter l’offre dans ce contexte ? Comment l’offre touristique peut-elle se projeter dans l’avenir face à ces dérèglements ?
« 8 communes littorales sur 10 sont sujettes à des risques naturels » Anne Konitz
Le tourisme utilise très largement le littoral, les côtes, c’est donc un lieu aux enjeux importants sur cette question. Quelques chiffres pour vous donner le panorama dans lequel on évolue. 24% du littoral français est soumis au phénomène d’érosion ; c’est beaucoup quand on sait qu’il y a un nombre important de côtes rocheuses granitiques (la Bretagne et la Corse sont par exemple impactées) et le reste est extrêmement sensible. Huit communes littorales sur dix sont sujettes à des risques naturels, que ce soit en termes d’érosion ou de submersion. On voit donc que l’on est dans un environnement très largement impacté. La submersion concerne les côtes basses, nombreuses en France, comme dans le Languedoc-Roussillon. Les phénomènes d’érosion vont plus concernés les attaques des dunes ou pieds de falaise.
Comme beaucoup de personnes sur le littoral, le conservatoire du littoral est lui-même un propriétaire foncier, puisqu’on achète des terrains en bord de mer, pour les restaurer et les ouvrir au public. Notre patrimoine de 200 000 hectares et soumis à l’érosion et à des submersions régulières. Nous avons mené une étude pour interpeller les décideurs sur les enjeux de la préservation du littoral. C’était une volonté de qualifier et de quantifier la valeur ajoutée de la protection du littoral, sachant que jusqu’à présent c’est plutôt perçu comme quelque chose qui coûte plus que cela ne rapporte. On a donc fait travailler un bureau d’étude pour calculer cette valeur ajoutée sur plusieurs aspects :
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La production avec tout ce qui est élevage aquacole
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La régulation avec par exemple ce que rapporte la protection de zones humides grâce à l’assainissement des eaux
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La partie culturelle avec le tourisme et les activités de loisirs.
L’idée était donc de mettre des chiffres et on s’aperçoit évidemment que le tourisme rentre en grande partie dans le calcul. Il est important d’avoir à l’esprit que la protection des espaces naturels rentre dans un process général et contribue à des solutions pour le futur. C’est pourquoi nous avons lancé le programme Adapto, une démarche qui s’attache à 10 sites, sur lesquels on va composer plusieurs étapes pour travailler avec les territoires et construire des solutions pour anticiper et accompagner ces changements en cours. Les collectivités, bureaux d’études, universités travaillent avec nous sur ce programme qui vient de recevoir le soutien financier de l’Europe et est donc amené à se développer. Les 10 sites n’en sont pas forcément au même stade. L’objectif est de faire prendre conscience de ce qui est en cours sur le territoire, de manière à œuvrer pour le futur. On a donc une boîte à outils qui permet d’analyser les territoires, en fonction par exemple de son histoire. C’est là que la question touristique entre en ligne de compte avec l’évolution des pratiques et un recul stratégique des installations.
« On a réussi à réduire la production de déchets de 14% ! » Jean Baptiste Bonnin
À l’île d’Oléron, les grandes plages perdent 20 mètres de côtes basses par an. On est donc très touché par ce phénomène et l’équilibre est aujourd’hui complétement bouleversé. L’érosion a aussi un impact sur le tourisme : sur le fait de ne plus avoir de plages, qu’elles soient moins belles ou moins praticables puisqu’à marée haute les gens qui n’ont plus de place pour poser leur serviette vont sur les dunes et contribuent encore plus à l’érosion. On a aussi des incertitudes sur le climat qui provoquent des pertes très sèches sur le tourisme, comme cet été. Il y aussi des bouleversements sur la biodiversité. Dans un premier temps cela peut paraitre mineur mais quand vous avez des phénomènes d’échouages de méduses, ce n’est pas une bonne publicité touristique. Idem pour les algues et l’arrivée de nouvelles espèces comme le moustique tigre porteur de maladies.
Il y a 22 000 habitants sur l’île l’hiver et 326 000 l’été, c’est donc très contrasté et l’on reste sur du tourisme de masse. On travaille par exemple sur le problème de la pêche à pied car de mauvaises pratiques impactent négativement l’environnement. On s’est attaqué à ce problème avec un arsenal important de suivis scientifiques, de pédagogie auprès des pêcheurs. Le monde du tourisme relaie l’information puisque chaque personnel de l’Office de Tourisme a été formé sur ces questions. Aujourd’hui plus de 400 structures coopèrent et on arrive à mesurer les évolutions positives dû aux changements de comportements. Sur la pêche au crabe, on est passé d’une situation très inquiétante à une situation de tourisme durable. Beaucoup d’efforts sont faits, et j’ai moi-même passé plusieurs journées dans les grandes surfaces à expliquer aux consommateurs comment réduire son empreinte carbone sur Oléron. La production de déchets a été réduite de 14% ! Avec des solutions techniques, la pédagogie fait évoluer les choses. On travaille beaucoup avec les ostréiculteurs pour réduire l’utilisation de matériaux plastiques qui se retrouvent en mer après les tempêtes. On a tout un travail de fond qui porte ses fruits. Les zones littorales vont être les premières impactées par ces problèmes climatiques, on essaie donc de passer du tourisme de masse à un tourisme durable et vertueux.
L’enjeu est aussi de faire évoluer les représentations vis-à-vis des professionnels du tourisme, des élus, des habitants, de tous les citoyens. Tous les experts un peu censés disent la même chose : il faut aménager, déménager, faire du doux, éviter de faire de la digue en dur qui est la plus impactante mais malheureusement la plus valorisée. Pour les algues, c’est pareil, il ne faut pas passer avec un camion tous les matins à 5h, les algues permettent de fixer le sable et lutter contre l’érosion. Il faut que finalement les gens acceptent la nature.
Une des problématiques est la dépendance à la mer, au tourisme balnéaire. On a énormément de projets mais on peine à trouver des financements pour élaborer des contenus, élargir l’offre touristique. Peu de gens viennent pour la découverte de la nature alors qu’elle est remarquable, avec des postes d’observation formidables, des spécialistes…mais l’offre n’existe pas. On s’est donc proposé avec notre expertise et notre réseau d’acteurs pour former les professionnels. Aujourd’hui si vous allez dans un office de tourisme pour demander s’il y a des choses à observer, on va vous donner le dépliant du circuit à vélo mais on ne va pas vous dire « Oui, c’est la période de migration des balbuzards, aller vous promener dans le marais il y a des aigrettes, des champs de batraciens… ». Le maintien des marais est par ailleurs, le meilleur rempart à la montée des eaux.
Le mot de la fin c’est d’espérer que les événements de cet été qui ont impacté les populations d’outre-mer puissent avoir un effet pédagogique sur les métropolitains car nous sommes en partie responsables de ce qui leur arrive.
« Il a fallu les Noëls sans neige pour que certains se mettent à réagir » Camille Rey Gorrez
À la montagne, les conséquences sont bien réelles et notamment au niveau des glaciers, partie la plus impactée du réchauffement climatique avec une perte en 40 ans de près de 26% de leur surface. En tant qu’association d’éducation, il est parfois difficile de planter le décor car cela peut paraître effrayant. Les glaciers ont un impact sur tout le cycle de l’eau, la ressource en eau, les rivières, les populations, les paysages, les risques naturels, le patrimoine, pour finir par toucher nos activités touristiques en montagne.
À 1300 mètres d’altitude où se situent les stations de basse ou moyenne altitude dans les Alpes, on a perdu 40% de notre enneigement en l’espace de 50 ans. Aujourd’hui si l’on prend juste les Alpes françaises, on a 150 stations de montagne avec le scénario pessimiste des +4°C, il ne resterait plus que 45 stations viables économiquement. Cela amène à se demander comment faire du tourisme autrement qu’avec cet or blanc. Pour sensibiliser, on a fait un film éducatif car le transport en montagne c’est le number one du bilan carbone d’un touriste, cela représente près de 60% du bilan carbone d’une station.
Il a fallu les « noëls sans neige » pour que certains acteurs se mettent à réagir parce qu’il va bien falloir trouver de quoi animer et faire découvrir la montagne autrement. On ressort les stratégies d’été et cela fonctionne plutôt bien ! Aujourd’hui la diversification face à ces changements se développe mais cela nécessite parfois des infrastructures avec un investissement lourd : centres aquatiques, activités sportives comme le trail, le développement de la luge, du biathlon, ski de fond, VTT et VAE (vélo à assistance électrique). La prochaine étape est d’arriver à co-construire tout ça avec les parties prenantes. Il y a des réactions mais on est encore loin d’une stratégie globale d’écotourisme en montagne. Il faut réfléchir aussi à la complémentarité de territoires très concurrentiels.
Comme sur les stations balnéaires, il y a là aussi des variations de populations fortes car on passe d’un village de 300 ou 400 habitants à 40 ou 60 000 lits. L’enjeu principal est la gouvernance : comment arriver, avec des divergences fortes, à avoir un projet collectif ? C’est notre rôle, avec des méthodes participatives, de dialogue territorial, à arriver à coconstruire en intégrant les élus, les socioprofessionnels, les habitants, les touristes. Sur la question des neiges artificielles, deux cas de figures se dessinent : les stations de haute altitude qui enneigent et pérennisent leur activité hivernale, et les stations de basse et moyenne altitude qui sont devant le mur mais réagissent, et trouvent des solutions. Aujourd’hui la neige artificielle représente moins de 2% des émissions de carbone, on est plus sur de la consommation de ressource en eau. C’est une vraie question de fond que l’on traite à la fois en tenant compte de ses impacts sur l’écosystème mais aussi dans le cadre d’une stratégie globale pour savoir comment se sortir de ces installations.
En termes d’accompagnement et pour favoriser la co-construction, on a développé le flocon vert qui est à la fois un label et une démarche pour les territoires de montagne qui ont un projet touristique et amorcé la transition de manière positive. Le cahier des charges présente une quarantaine de critères allant des enjeux environnementaux comme la gestion de l’eau, des déchets, du transport…mais aussi le volet social sur l’accueil des familles, des personnes en situation de handicap, des saisonniers...Il faut atteindre 75% de critères remplis pour être labellisés, on laisse donc 25% de marge de progression. Le label s’adresse à une station de montagne comprenant la commune, l’OT et la société de remontée mécanique qui sont les trois organes décisionnaires et gestionnaires du territoire. Il est obtenu pour trois ans, révisé au bout d’un an et demi et comprend quatre grandes étapes : la candidature, le diagnostic établi par Moutain Riders, le contrôle par un organisme certifié, le comité de labellisation qui décide ou non d’octroyer le label.
« Le touriste a besoin d’être rassuré et d’avoir un engagement visible » Caroline Heller
La Bretagne est connue pour ne pas avoir une météo très clémente, le réchauffement climatique pour nous a été plutôt bénéfique. Cela dit on essaie de travailler davantage sur le hors saison pour garantir un remplissage à l’année et ainsi une viabilité économique. Il y a deux ans, on s’est lancé dans une démarche multi partenariale sur l’éco mobilité nommée « En Bretagne sans ma voiture ». On a fait cela aussi au moment de l’inauguration de la ligne grande vitesse arrivée en juillet, sachant que 47% des parisiens n’ont pas de voiture cela nous a semblé être une cible intéressante.
Il s’agir de proposer un format court séjours, trois jours et deux nuits qui intègrent tous une activité expérientielle. Le cahier des charges demande aux prestataires de répondre à des critères concernant l’éco mobilité (services de transfert, formation, labélisé...). On propose plus de 80 séjours avec un retour très satisfaisant depuis le lancement. Les visiteurs viennent en grande partie de la région parisienne sans grande surprise et le reste plutôt de la région bretonne. On a effectivement lancé une stratégie en structurant l’offre existante avec déjà beaucoup d’acteurs engagés dans une démarche durable et en accompagnant ceux voulant se lancer.
Aujourd’hui nous avons lancé une marque régionale pour accompagner les hébergeurs et les restaurateurs vers des pratiques plus responsables. Nous avons un site où nous faisons la promotion de tous ces acteurs, toujours en lien aussi les activités nature sur le territoire. Nous avons des PNR qui travaillent beaucoup sur ces questions de mises en valeur de la nature, le parc du Morbihan travaille sur le birdwatching par exemple. On a aussi créé des expériences bretonnes directement en lien avec l’humain, toujours dans une démarche durable.
Nous avons également créé quelque chose d’assez simple, le label « voyager responsable Bretagne » On y a beaucoup réfléchi au moment de monter notre stratégie régionale car il y a en existe déjà beaucoup. Cependant, différentes études montrent que le touriste a besoin d’être rassuré et d’avoir un engagement visible, on a donc adapté les critères à notre territoire, en reprenant de l’existant et en y ajoutant l’aspect social qui manque un peu dans les labels environnementaux.
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Quel bilan et quel avenir pour la licence professionnelle tourisme économie solidaire ?
Toujours beaucoup d’empathie entre anciens pour les nouveaux étudiants : une constante régénératrice
Laurent Arcuset, 9 ans après sa création, comment se porte la licence professionnelle ?
“Il y a toujours plus de candidats d’années en années, un bon mélange entre de jeunes étudiants en poursuite d’études et des personnes en reconversion professionnelle. Il y a aussi chaque année de plus en plus d’étudiants étrangers : l’an dernier une Malgache et un Birman ont brillamment réussi et pour la présente promotion la richesse culturelle s’étendra avec la présence d’étudiantes et étudiants venant d’Algérie, du Bénin, de Madagascar ou encore du Maroc. La formation commence à avoir une renommée internationale intéressante. Une des forces de la formation, c’est justement une variété de profils et d’expériences dont toutes et tous profitent. On pensait qu’une émulation allait naitre sur le pays après la création de la LPTES, que d’autres formations allaient naitre, or on reste quasiment seul sur ce type de formation. Cela pose des questions tout de même sur les ambitions du tourisme social et solidaire en France.”
Que deviennent les étudiants diplômés ?
“Là aussi, on a une chance, c’est que les étudiants forment un réseau fort et soudé ce qui fait que l’on arrive à garder des contacts privilégiés avec beaucoup d’entre eux. Certains poursuivent en master, d’autres se retrouvent malheureusement en recherche d’emploi. Mais très nombreux sont celles et ceux qui profitent de la formation pour s’ouvrir à de nouveaux projets. Ainsi les aspirations peuvent être très différentes. L’envie de voyage, d’aller voir ailleurs, d’aller chercher d’autres expériences s’expriment souvent. Il y a toujours une volonté de mixer une vie agréable à de l’utilité. On a des gens ouverts, conscients et ayant la volonté de concilier vie privée et professionnelle de la meilleure façon qui soit. Il y a dans un premier temps pas mal de boulots transitoires, puis petit à petit chacun trouve sa place. Nous souhaiterions que les acteurs du tourisme durable, du tourisme social fassent confiance à nos anciens étudiants diplômés. Ce sont des gens compétents, formés et très dévoués. Le tourisme social a notamment besoin de nouvelles compétences pour rebondir et avancer. La balle est dans le camp des acteurs.”
Parlons d’ores et déjà de la rentrée suivante ?
“Oui, la licence va évoluer de façon spectaculaire l’année prochaine, pour son 10ème anniversaire, puisqu'elle deviendra accessible via l’apprentissage. Nous étions déjà dans un processus axé sur la vie professionnelle (stage, projet tuteuré, intervention de nombreux socios-professionnels) mais là, on va encore renforcer cet aspect. Faciliter l’insertion professionnelle en se rapprochant du secteur du tourisme social et en créant un partenariat avec l’UNAT (Union Nationale des Associations de Tourisme), l’UNAT qui nous soutient depuis le début. Ce virage apprentissage permettra aux étudiants de travailler comme directeur adjoint de structures, d’aller aussi en agence. Ils seront à même de gravir les échelons dans l’entreprise. Cette évolution va de pair avec tout ce qui'il y a de positif autour de cette formation atypique : l’attachement des anciens, la création et l’animation d’un réseau fort qui permet l’ouverture d’un champ des possibles réjouissant, la fidélité d’une équipe pédagogique qui a peu évolué depuis ses débuts ou encore les regards du monde universitaire qui ont évolué et nous prennent au sérieux. Des signes encourageants qu’il faut mettre en avant.”
Organiser, se dépasser montrer ses capacités : la LPTES permet de se sublimer (© Florent Pannuti)
JULIEN DUFOUR, DIPLÔMÉ EN 2014, REVIENT SUR LES QUALITÉS DE LA FORMATION ET ÉVOQUE AUSSI LES CHANGEMENTS ANNONCÉS, QUI FONT RÉSONANCE AVEC SON TRÈS BEAU PARCOURS PROFESSIONNEL.
Entraide, projets solidaires, la LPTES crée une dynamique très forte, pendant et après le passage en Avignon (© Florent Pannuti)
Directeur de l’hôtel du château de Roussan, situé à Saint Rémy de Provence, on peut dire que Julien a bien vécu et a pleinement profité de ce qu’il a appris de son année avignonnaise. “J’avais déjà une certaine expérience du travail, notamment dans l’hôtellerie, la licence m’a permis surtout d’être en adéquation avec mes valeurs. Cette formation permet de mettre des mots sur une certaine idée de pensée. Elle offre une autre approche du monde du tourisme, et les formateurs, tous aguerris et expérimentés, sont tournés vers du concret. On sort de la LPTES avec une boite à outils assez exceptionnelle qui, derrière nous, sert sur le terrain de façon efficace. Evidemment, on y rencontre des personnes exceptionnelles, que ce soit chez les étudiants, intervenants, professeurs, on crée un réseau interactif fort.
Pour ce qui concerne l’évolution vers l’apprentissage je n’y vois que du positif, à la seule condition, mais elle est importante, que les étudiants puissent bien en amont identifier leurs souhaits, qu’ils puissent bien se positionner. Il y a un risque avec l’étudiant un peu hésitant qui va partir dans un projet qui ne sera pas forcément le sien.
Pour trouver un emploi après son diplôme, je pense qu’il faut être patient, combatif et surtout bien cibler ses entreprises.”
Souhaitons une belle année à la nouvelle promotion qui vient d’arriver, une année pleine de découvertes, de rêves et d’utopies à concrétiser. Longue vie à la LPTES !
Guillaume Chassagnon pour www.voyageons-autrement.comTwitter - https://twitter.com/VA_EcotourismeTerraGers®
L'expérience du slow tourisme à la gersoiseLe Gers, destination de campagne par excellence, a su développer au fil du temps une qualité de vie aujourd’hui fortement enracinée dans son identité culturelle.
Pour préserver et valoriser notre précieuse singularité, nous avons choisi de nous engager en faveur d’un nouveau mode de découverte du Gers, étroitement lié aux notions de tourisme responsable, équitable, solidaire.
En imaginant la marque Terra Gers® - propriété du Comité Départemental du Tourisme Destination Gers - nous nous sommes donné pour mission d’organiser la visibilité des savoir-faire gersois (hébergement, restauration, produits locaux, événementiel…) en nous appuyant sur un réseau de partenaires engagés depuis de nombreuses années en faveur du développement durable.
Faire le choix de vacances dans des établissements à taille humaine, vivre au plus près de la population locale, rechercher une expérience authentique dans le respect de l’environnement, prendre son temps : Terra Gers® nous invite à faire l’expérience du slow tourisme à la gersoise, en privilégiant le goût et l’itinérance douce...
À découvrir en image dans notre nouveau clip !
Transformer le développement durable en expérience client !
Universités du Tourisme Durable 2017, le compte rendu de l'atelier n°1« Un dress code responsable pour impliquer vos salariés et vos clients » Cécile Gibert
Mon métier est de créer des dress-codes pour les entreprises qui veulent véhiculer un message et des valeurs au travers des vêtements. Il y a deux ans, j’ai été contacté par une chaîne d’hôtel 4 étoiles pour répondre à cette problématique « On voudrait habiller nos hôteliers pour les rendre repérables par nos clients mais sans leur mettre l’uniforme, et sans que cela nous coûte trop cher ». En tant que consultante en image, j’ai commencé par un « vis ma vie » dans cet hôtel, au sein des équipes tout en essayant de me mettre à la place du client. Après 3 jours à observer des salariés en costumes ou talons aiguilles (qu’ils payaient eux-mêmes), descendre les poubelles, faire la vaisselle…le bilan était clair : le dress code actuel n’était pas du tout adapté ! Un métier physique dans une tenue inconfortable que l’on use rapidement et que l’on paye avec son argent personnel ne donne pas les meilleures conditions pour être au top vis-à-vis de la clientèle.
Ma première proposition a été de mettre en place une poche budgétaire allouée à l’hôtel et dédiée à l’habillage du personnel. Ensuite on a décidé de casser les codes en gardant l’esprit élégant de l’hôtel 4 étoiles mais en véhiculant un message de bien-être des salariés. Le dress code est donc un ensemble de vêtements noirs, une paire de baskets développée par l’entreprise elle-même, un tablier jaune à bretelles facilement reconnaissable pour le client. Cela a été un véritable succès puisque les hôteliers ont gagné en confort et sont allés au bout de la démarche en vendant la tenue sur leur e-boutique.
Le lien avec la RSE, c’est que la démarche a été engagé avec l’ensemble de l’équipe qui a gagné en bien-être au travail, les vêtements sont produits de manière responsable. Pour le client c’est aussi une autre expérience puisqu’il se retrouve dans un cadre à la fois cool et classe avec des hôteliers accessibles, repérables et sympathiques.
« Le touriste est prêt pour des expériences durables innovantes » Caroline Le Roy
Le Livradois-Forez est un parc naturel régional connu pour ses richesses paysagères et son savoir-faire. Par rapport à d’autres parcs naturels régionaux, nous avons la chance de ne pas être une destination touristique de masse et de pouvoir cibler des voyageurs un peu plus engagés. Depuis 2011, on travaille auprès d’une cinquantaine de prestataires touristiques, avec les mêmes outils mais sur deux démarches différentes. La Charte européenne du tourisme durable, plus axée sur le progrès, et la marque « Parc » qui fonctionne plus comme un label.
Voilà comment sont nées les Coccinelles du Livradois-Forez, un collectif informel d’acteurs pour mener des actions communes sur le territoire. L’idée est de mettre en relation différents acteurs pour les faire travailler ensemble et valoriser le territoire, hors des sentiers battus.
Côté expérience client, un panel d’outils est mis à disposition pour aider les gens qui proposent de l’excellence et de la qualité mais ne savent pas comment se valoriser. On est plus sur de la structuration d’offre. On parle par exemple de « secrets du Parc » ou de « trésors du Parc ». Pour ma part, je suis en veille sur les tendances du tourisme qui pourraient s’appliquer à notre territoire et nous apporteraient un avantage concurrentiel sur les destinations voisines. Cela nous permet de réfléchir à des projets innovants comme :
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La mise en place un réseau d’auto-stop organisé car notre territoire est assez mal desservi en termes de transports en commun. L’idée serait de créer un réseau et travailler avec les offices de tourisme pour valoriser cette offre et ainsi capter une nouvelle clientèle plus jeune.
- À l’échelle du Puy-de-Dôme, on a aussi une monnaie locale qui s’appelle la « doume » mais cela reste un défi. Les professionnels qui l’acceptent sont vraiment des ambassadeurs du territoire car cela nécessite une double trésorerie. On se demande encore comment inciter les visiteurs, qui restent en moyenne 4 ou 5 jours, à l’utiliser. Une doume vaut un euro. Le fait de proposer une monnaie locale répond tout à fait aux enjeux du développement durable, cela rend marginal et pousse les gens à échanger.
- On a également un projet de randonnées autour de plantes comestibles. C’est tendance de manger ce qui est naturel alors on travaille avec des prestataires, des cueilleurs, des guides pour essayer de créer cet itinéraire.
- On souhaiterait également proposer aux touristes de vivre une expérience collective et participative autour de projets de rénovation de bâtisses traditionnelles.
« L’expérience, c’est la relation client » Marie-Claire Mercier
J’ai une activité de chambre d’hôte, choisie dans un endroit calme et naturel. On a fait le choix de n’ouvrir que deux suites, donc économiquement vous imaginez que ce n’est pas très rentable mais cela fait maintenant 13 ans.
Tout ce que fait Caroline avec les Coccinelles, je le fais depuis longtemps, mais à toute petite échelle : travailler avec les producteurs, les botanistes, les constructeurs locaux…On fait tout à la demande et cela fait partie de l’expérience client car tout va être mis en place pour une offre sur mesure.
On propose aussi des activités de bien-être comme les massages, tai-chi…mais bizarrement je n’ai jamais communiqué sur cet aspect DD. Les clients ne sont pas tous sensibilisés mais ils viennent à nous pour l’environnement, ce que l’on propose et cela leur correspond. L’expérience client c’est pour nous la relation client. On est tout de suite très proche d’eux, c’est un retour à l’essentiel. On peut ensuite mesurer leur satisfaction grâce aux réseaux sociaux et au bouche à oreille.
Pour conclure l’atelier, Clémentine CONCAS propose aux participants d’imaginer ensemble l’expérience client d’un hôtel 4 étoiles aux Caraibes
Pour le dress code
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Une matière légère en lin qui sèche facilement et nécessite peu de repassage
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Une fabrication locale
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Du storytelling autour de la provenance des matières, du vêtement…
Les activités
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Rendre visite aux couturières
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Des ateliers d’artisanat, de cuisine
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Cueillette locale et préparation des repas avec ces aliments
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Éducation à l’environnement et sensibilisation à la biodiversité
La restauration
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Eviter les buffets
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Cueillette de fruits et bar à fruits ou à smoothie
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Un jardin potager bio
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Partenariats avec des producteurs locaux
Accessibilité
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Rendre l’hôtel accessible aux personnes à mobilité réduite et développer l’expérience autour des 5 sens
Communication
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Panneaux d’information
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Réseaux sociaux
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Room directory
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